Guillaume Cizeron, champion de la tolérance

Dans un livre passionnant et émouvant, le patineur artistique, qui a fait son coming-out il y a un an, ouvre son coeur.

Tout a commencé le 17 mai 2020. Confiné à Montréal, où Guillaume Cizeron vit depuis sept ans, le patineur artistique français poste une photo de lui et de son conjoint à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie. Un geste qu’il pense anodin mais qui aura l’effet d’un séisme. Son intention n’est pas celle d’un coming out, « puisque je ne me considérais pas comme étant dans le placard, dit-il. Ce qui emporte ma décision, c’est le sentiment déprimant de me planquer, comme je l’ai fait tout au long de ma scolarité. Soudain, la colère me submerge : mais pourquoi je me cacherais ? Comme si je continuais d’avoir honte », écrit-il dans son livre.

Sans prétention et avec finesse, le quadruple champion du monde y raconte son enfance et son adolescence entre une famille aimante et une scolarité ternie par les insultes. « Ce livre, je ne l’ai pas écrit pour revendiquer quoi que ce soit mais pour sensibiliser. Pour aider des jeunes qui ont souffert comme moi de ne pas avoir de fi gure à laquelle s’identifier. »

« Ma plus belle victoire » est un récit touchant, nécessaire, où l’athlète parle peu de son impressionnante carrière mais plutôt de sa quête d’identité, entre masculin et féminin. « Aujourd’hui, j’essaie justement de ne pas me définir. Et de ne pas me limiter, que ce soit dans ma personnalité, dans ce que je porte, dans mon rapport aux autres, que ce soit sexuellement ou amoureusement. Ce que le monde décrit comme “féminin”, pour moi c’est juste du plaisir et de la création. » Il dresse également le portrait doux et bienveillant de sa partenaire, Gabriella Papadakis, avec qui il patine depuis ses 8 ans. Ensemble, ils s’entraînent désormais pour les Jeux olympiques d’hiver de Pékin, avec l’espoir(...)


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