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Heurts dans le nord du Kosovo : l'UE appelle Belgrade et Pristina à "désamorcer les tensions"

Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, a appelé mardi Serbes et Kosovars à "désamorcer les tensions immédiatement et sans condition" après des heurts au Kosovo qui ont fait une trentaine de blessés parmi des soldats internationaux.

Les Etats membres de l'UE "discutent de possibles mesures à prendre si les parties continuent de résister aux mesures proposées en vue d'une désescalade", a-t-il déclaré à Bruxelles, après des entretiens téléphoniques avec le Premier ministre du Kosovo**, Albin Kurti**, et le président serbe, Alexander Vucic.

Josep Borrell a demandé aux autorités du Kosovo de suspendre les opérations de police autour des bâtiments municipaux dans le nord du pays et aux manifestants serbes de se retirer.

Des soldats de la Kfor blessés dans les affrontements

Une trentaine de membres de la force internationale au Kosovo emmenée par l'Otan (KFOR) ont été blessés lundi dans des heurts avec des manifestants serbes qui réclament le départ de maires albanais. Belgrade a fait état de dizaines de blessés parmi les protestataires.

De nombreux membres de la communauté serbe, majoritaire dans quatre villes du nord du pays, ne reconnaissent par l'autorité de Pristina et sont fidèles à Belgrade. Les Serbes ont boycotté les municipales d'avril dans ces localités, ce qui a abouti à l'élection de maires albanais avec une participation de moins de 3,5%.

L'Otan a annoncé mardi le déploiement de forces supplémentaires au Kosovo. Il s'agit d'une "mesure de prudence pour s'assurer que la KFOR dispose des capacités dont elle a besoin pour maintenir la sécurité conformément au mandat qui nous a été confié par le Conseil de sécurité de l'ONU", a déclaré l'amiral Stuart B. Munsch dans un communiqué.

Situation toujours tendue dans le nord du Kosovo

La situation restait tendue mardi dans le Nord du Kosovo où des manifestants serbes sont toujours rassemblés devant la municipalité de Zvecan.

Trois véhicules blindés de la police kosovare, dont la présence suscite toujours l'ire des Serbes, étaient garés devant la mairie.

La Serbie, soutenue par ses alliés russe et chinois, n'a jamais reconnu l'indépendance proclamée en 2008 par son ex-province, une décennie après une guerre meurtrière entre forces serbes et rebelles indépendantistes albanais.

Quelque 120 000 Serbes vivent au Kosovo, sur 1,8 million d'habitants. Environ un tiers d'entre eux habitent dans le Nord.

Moscou a demandé à l'Occident à "enfin mettre fin à sa propagande mensongère et à arrêter de rejeter la responsabilité des incidents au Kosovo sur les Serbes poussés au désespoir".

AFP