"La honte", "mépris": Braun-Pivet très critiquée après sa décision sur l'abrogation de la retraite à 64 ans

"Un coup de force inacceptable": les oppositions, et plus particulièrement la gauche, ont tancé Yaël Braun-Pivet ce mercredi. L'objet de leur colère? Les déclarations de la présidente de l'Assemblée nationale au micro de BFMTV-RMC.

Cette dernière a annoncé que tous les amendements consistant à réintroduire l'abrogation de la retraite à 64 ans dans la proposition de loi Liot - examinée ce jeudi dans l'hémicycle - seront déclarés irrecevables. Initialement, la mesure faisait l'objet d'un article, mais celui-ci a été supprimé en commission des affaires sociales par la majorité et des députés Les Républicains.

"Ils ont peur de perdre, donc ils veulent empêcher les députés de voter", dénonce Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise (LFI), tandis que son collègue insoumis Thomas Portes a jugé que Yaël Braun-Pivet "piétine la démocratie."

Patron des députés socialistes, Boris Vallaud déplore une "décision grave", s'inscrivant contre "la volonté des Français" et des "représentants du peuple". Son homologue écologiste, Cyrielle Chatelain, se contente de deux mots: "La honte".

"Garde-chiourme"

La gauche met en cause la responsabilité de Yaël Braun-Pivet en tant que présidente de l'Assemblée nationale. La députée écologiste Sandrine Rousseau estime qu'elle a "préféré le rôle de port-flingue" du camp présidentiel plutôt que "celui de garante des institutions". L'insoumis Adrien Quatennens la qualifie quant à lui de "garde-chiourme envoyée de l'Élysée".

Constat identique chez Mathilde Panot qui va même jusqu'à demander "si madame Braun-Pivet est toujours apte à présider" l'Assemblée nationale. La cheffe de file des députés insoumis a, par ailleurs, annoncé le dépôt d'une motion de censure pour défendre "la dignité du Parlement".

"Mépris"

L'extrême droite est également sortie du bois. Député du Rassemblement national, Thomas Ménagé a dénoncé le "mépris" des macronistes. D'après lui, ils ont "usé de "tous les subterfuges pour empêcher les députés de voter du début à la fin" sur la réforme des retraites.

Vice-président RN de l'Assemblée nationale - et récemment complimenté par Yaël Braun-Pivet - Sébastien Chenu a estimé quant à lui que la marcheuse "piétine les droits du Parlement".

"Nous appliquons la loi"

Avant même que les réactions ne se succèdent, Yaël Braun-Pivet a ciblé La France insoumise, cognant sur des "pompiers pyromanes qui expliquent que nous serions en déni de démocratie".

"Nous, nous appliquons la règle, la loi, nous sommes constants", s'est-elle défendue.

A l'image de son camp, la patronne du Palais Bourbon se range derrière l'article 40 de la Constitution pour justifier de l'irrecevabilité de la mesure d'abrogation des 64 ans. Cette disposition précise que les propositions et amendements des parlementaires ne sont pas recevables s'ils entraînent une diminution des recettes ou un alourdissement des charges publiques.

En ce sens, le camp présidentiel qualifie depuis des semaines le texte Liot d'"inconstitutionnel", soulignant qu'il créerait un déficit de "15 milliards d'euros en 2030", en se privant de la mesure d'âge de la réforme des retraites.

Article original publié sur BFMTV.com