Houssem Aouar, l'héritier

Face à Amiens, l’OL aurait pu (dû) concéder une troisième défaite en quatre matches. Mais comme souvent, Lyon a pu compter sur un homme providentiel pour tirer son épingle du jeu et provoquer le miracle. Et cette fois-ci, c’est Houssem Aouar qui s’est mué en sauveur.

L’Olympique Lyonnais s’est imposé dans les dernières secondes sur la pelouse d’Amiens (2-1), ce dimanche, grâce à un doublé d’Aouar, alors que Kakuta a raté un penalty pour le promu à la 88e minute.
L’Olympique Lyonnais s’est imposé dans les dernières secondes sur la pelouse d’Amiens (2-1), ce dimanche, grâce à un doublé d’Aouar, alors que Kakuta a raté un penalty pour le promu à la 88e minute.

Deux buts venus de nulle part après une prestation globalement très faible de l’OL : ce scénario, les supporters lyonnais le connaissent bien. Nombreux sont les adversaires des Gones qui se frappent encore la tête contre le mur en se demandant comment ils ont pu laisser filer la victoire (Caen, Rennes, Guingamp, et donc Amiens). Pour sauver un collectif défaillant, Lyon s’est en souvent remis à des individualités. Mais depuis quelques semaines, ce n’est plus Nabil Fekir qui sauve l’OL, mais son héritier, Houssem Aouar.

Comme une évidence

Rappelez-vous, c’était en février dernier. Face à Alkmaar, Houssem Aouar entre à quelques minutes du terme et éblouit la rencontre de son talent avec notamment une passe parfaite pour Fekir qui provoque le 4e but. Au match retour, le jeune Gone y va de son propre but avec un enchainement superbe. Déjà, le doute n’était plus vraiment permis : Houssem Aouar allait percer. Talent, vision du jeu, dribbles, intelligence : tout était déjà écrit noir sur blanc ce soir d’hiver au Parc OL.

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Presque un an plus tard, l’éclosion de Houssem Aouar sonne comme une évidence. Quatre buts, trois passes dé, mais surtout un OL qui parvient enfin à gagner les matches difficiles où son collectif bafouille. Placé au coeur du jeu, aux côtés de Tousart ou Ndombele, le jeune Aouar s’éloigne du but pour mieux le retrouver, et est devenu dès lors la plaque tournante de l’OL. A une période où Nabil Fekir baisse le pied, l’OL s’est trouvé une nouvelle valeur sûre.

L’héritier de Nabil Fekir, la polyvalence en bonus

Depuis le derby face à Saint-Etienne, Nabil Fekir semble piocher physiquement. Le maestro lyonnais est redevenu humain, et sans que ses performances soient désastreuses, son impact sur le jeu n’est pas le même depuis quelques semaines. Initialement remplaçant du capitaine des Gones au poste de meneur, Houssem Aouar a pris le relais au coeur du jeu pour pallier la mauvaise forme de son mentor.

Adoubé par Karim Benzema, couvé par l’Académie, Houssem Aouar est une sorte d’héritier parfait de Nabil Fekir. Dans un style similaire fait d’accélérations soudaines, de dribbles soyeux et de passes laser, Houssem Aouar est une sorte de Nabil Fekir en plus jeune, avec en bonus une polyvalence précieuse. Meneur de jeu de formation, Aouar a souvent évolué en tant qu’ailier en jeunes, et s’est depuis le début de la saison trouvé un nouveau cocon au poste de relayeur. A un poste qui n’est pas le sien, Aouar a explosé si vite qu’il n’a plus quitté le onze depuis, reléguant même le talentueux Ndombélé sur le banc. Autrefois dépourvu de milieux créateurs, l’OL se retrouve désormais avec le problème de riches : faire cohabiter trois pépites (Fekir, Aouar, Ndombélé) dans un seul système. Losange, vous avez dit ?

La Russie, pourquoi pas ?

A la vitesse où Houssem Aouar explose, tous les rêves sont permis. Appelé en Espoirs pour la première fois (une anomalie), le jeune Lyonnais peut même se prendre à rêver plus haut. Si le secteur offensif de l’Equipe de France semble bien trop garni pour qu’il puisse espérer trouver sa place en Bleu à l’avant, la polyvalence de Houssem Aouar pourrait bien en faire un atout très intéressant pour Didier Deschamps.

Dans un style similaire à celui de Thomas Lemar, capable de jouer au milieu, sur l’aile ou en meneur, Houssem Aouar a une carte à jouer pour reprendre le rôle de “couteau suisse” de Moussa Sissoko. Certes, une place dans les 23 pour Houssem Aouar semble très improbable, mais rappelez-vous 2006 : après une immense saison à l’OM, Franck Ribery avait pris le bon wagon malgré une expérience du très haut niveau quasi-nulle. Alors pourquoi pas ?

Charly M.