Ibrahimovic – Messi, coulisses d’une relation tumultueuse

Insubmersible Messi, le livre d’Alexandre Juillard (éditions Solar) revient avec précision sur la saison passée par Zlatan au Barça (2009 – 10) et la manière dont Messi s’est positionné pour écarter le Suédois. A la veille de Barcelone – PSG, des révélations qui en disent long sur la personnalité du quintuple Ballon d’or.

Les images peuvent parfois êtres trompeuses.
Les images peuvent parfois êtres trompeuses.

« Le bus du FC Barcelone a atteint sa vitesse de croisière. Dehors, une nuit sombre d’automne est tombée sur la route. Comme d’habitude, Josep Guardiola est installé au premier rang. Le Barca est sur le chemin du retour après un match de championnat. Des joueurs se reposent, d’autres sont dans leur bulle musicale quand le téléphone portable de l’entraineur vibre. Pep vient de recevoir un message de Leo Messi, installé quelques rangs derrière lui. Les témoins de cette scène ne se souviennent plus des mots exacts de ce SMS, mais tous se rappellent bien la teneur du message : “Bon, je vois bien que je ne suis plus vraiment important pour l’équipe, donc…“ Guardiola sursaute. Il est surpris ». Le chapitre démarre fort. Au cœur de la vie de vestiaire du Barça, cet ouvrage décrypte, décrit un petit Argentin, timide, réservé et qui se cache derrière son portable pour faire passer ses messages. En cause, la rivalité entre Messi et Ibra. L’attaquant suédois, ardemment désiré par Guardiola, prend trop de place et la « Pulga » se sent menacée. Son pouvoir vacille. Alexandre Juillard poursuit : « Leo n’est pas dans son assiette. Il vient d’enchainer une série de pales prestations alors qu’Ibrahimović crève l’écran. Il a la désagréable sensation que son statut d’attaquant de référence du club peut être remis en en question. Un Messi qui se croyait pourtant intouchable après avoir poussé Samuel Eto’o vers la sortie et aimablement phagocyté Bojan. Les nouveaux attaquants qui débarquent au Barca doivent marcher sur des œufs et ne surtout pas froisser ou menacer la star argentine », révèle le livre dédié à l’enfant de Rosario. Petit exemple avec David Villa, arrive à Barcelone en 2010. A l’époque, les dirigeants le préviennent : « Ecoute, David, si tu veux réussir au Barca, ne rivalise surtout pas avec Messi, lui conseillent-ils. N’essaie pas de dribbler plus que lui ou d’inscrire plus de buts que lui ». Le message est clair mais comment écarter Ibrahimovic ? En fait, Zlatan va s’isoler du reste de l’équipe petit à petit. « Le puissant attaquant suédois ne s’est pas vraiment senti aimé en Catalogne. Peut-être parce que l’un des transferts les plus élevés de l’histoire du club (69 millions d’euros) a un ego et un talent proportionnels à son prix. Il était venu pour triompher, mais le courant n’est jamais vraiment passe. Il est vite devenu un corps étranger dans le vestiaire du Barca. Comble du comble, le Suédois avait demandé le même salaire que Messi et exige de jouer au centre de l’attaque ». A l’arrivée une relation de défiance qui poussera Ibra à signer à l’AC Milan une saison seulement après son arrivée en Espagne. D’après l’ouvrage, Pep n’a pas toujours été tendre et attentionné avec les stars étrangères. Récit d’une discussion improbable entre Henry et Ibrahimovic.

“Un jour, Thierry Henry s’approche de moi et me dit :

— Salut, Zlatan, le Mister t’a-t‑il jeté un regard aujourd’hui?

— Non, lui ai-je répondu. Mais j’ai vu son dos.

— Félicitations, Zlatan, tu progresses“».

Ibra et Guardiola ne sont plus sur la même longueur d’onde et une fois encore, Messi triomphe en silence. Fin de l’histoire.

Antoine GRYNBAUM

Demain, RDV sur YAHOO! SPORT pour d’autres passages d’Insubmersible Messi et des révélations à venir sur la MSN !