Immigration : Le camp Macron charge LR et son projet, un « acte de décès du parti de gouvernement »

Immigration : La charge du camp Macron contre LR et son projet, « acte de décès du parti » (photo d’Eric Ciotti et Olivier Marleix prise le 7 février 2023)
Immigration : La charge du camp Macron contre LR et son projet, « acte de décès du parti » (photo d’Eric Ciotti et Olivier Marleix prise le 7 février 2023)

POLITIQUE - Le ping-pong continue. Une semaine après en avoir annoncé les contours, Les Républicains viennent de déposer le premier volet de leur projet très droitier sur l’immigration, à l’Assemblée nationale. Peu convaincu, le camp présidentiel poursuit lui son entreprise de démolition en règle dans les médias.

Plusieurs cadres du parti Renaissance montent au front ce samedi 27 mai dans Le Journal du Dimanche. Sacha Houlié, Pieyre-Alexandre Anglade et Pascal Canfin signent effectivement une tribune très critique dans laquelle ils accusent Les Républicains de verser dans le camp des « partisans du chaos européen. »

Les trois responsables ciblent une mesure qui fait grand bruit : la possibilité voulue par LR de déroger au droit européen. Cette position, estime le trio, « est l’acte de décès du parti de gouvernement que fut LR, prêt à sacrifier ce qui pouvait lui rester de conviction européenne sur l’autel du suivisme des combats identitaires de l’extrême droite. »

« Une vieille revendication de l’extrême droite française et européenne »

Le parti de la rue de Vaugirard propose effectivement de revoir la Constitution pour parvenir à plusieurs objectifs : fixer des quotas migratoires, permettre l’organisation d’un référendum sur le sujet… Mais également donner « la possibilité de déroger à la primauté des traités et du droit européen », ceci lorsque « les intérêts fondamentaux de la nation sont en jeu ». Ce serait le cas pour l’immigration.

Or, pour le camp présidentiel, toujours prompt à disserter sur la ligne politique des autres, « mettre fin à la primauté du droit européen », un « principe de bon sens qui assure la cohésion de l’Union », « c’est reprendre une vieille revendication de l’extrême droite française et européenne. »

« Cette prise de position fait sortir Les Républicains du champ des familles politiques que l’on peut qualifier de proeuropéennes, en rupture avec leur histoire et en rupture avec les autres partis européens de droite de gouvernement », cinglent encore les présidents de Commission à l’Assemblée Sacha Houlié (Lois) et Pieyre-Alexandre Anglade (Affaires européennes) et l’eurodéputé Pascal Canfin.

Plus concrètement, les trois estiment que la stratégie migratoire des Républicains reviendrait, sur ce point en tout cas, à bloquer l’Union européenne, et donc à la fragiliser. « Que paralyser l’Europe soit le projet de l’extrême droite depuis des décennies, c’est une évidence. Mais qu’il soit désormais aussi celui des Républicains est nouveau. ».

Pas sûr que cette tribune soit néanmoins tout à fait juste pour Gérald Darmanin. Dans un entretien publié en fin de journée sur Le Parisien, le ministre de l’Intérieur pointe bien du doigt une ligne rouge similaire côté européen mais ajoute : « Chiche, travaillons ensemble ! ».

Contrairement à ses trois collègues, il ne semble pas mettre LR au ban des partis de gouvernement : « Il y a ceux qui pensent à régulariser tout le monde, c’est la Nupes. Ceux qui ne veulent accueillir personne, c’est le RN. Entre les deux, il y a les partis de gouvernement ». Pas question cependant de parler de division. « On est tous dans la même majorité. Je travaille très bien avec Sacha Houlié (figure de l’aile gauche), qui a un grand talent et le sens de l’intérêt du pays », tente-t-il de rassurer.

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