En Inde, l’accident ferroviaire lié au système d’aiguillage

Des policiers inspectent les wagons détruits par l’impresionnante collisions de trois trains vendredi près de Balasore, dans l’État indien d’Odisha.
Des policiers inspectent les wagons détruits par l’impresionnante collisions de trois trains vendredi près de Balasore, dans l’État indien d’Odisha.

INDE - Les derniers mystères autour de la catastrophe ferroviaire la plus meurtrière de ces dernières décennies en Inde commencent à être levés. Ce dimanche 4 juin, le ministre indien des Chemins de fer, Ashwini Vaishnaw annoncé qu’un problème dans le système électronique d’aiguillage était à l’origine du drame qui a entraîné la mort d’au moins 288 personnes.

« Nous avons identifié la cause de l’accident et les personnes qui en sont responsables », a également assuré Ashwini Vaishnaw à l’agence de presse ANI ce dimanche, en ajoutant qu’il n’était « pas approprié » de divulguer davantage de détails avant le rapport d’enquête final.

Selon le ministre, « le changement qui s’est produit lors de l’aiguillage électronique est à l’origine de l’accident », en référence au système informatique complexe gérant le trafic sur les voies ferrées indiennes pour empêcher la collision de trains.

« Le coupable et la manière dont l’accident s’est produit seront découverts à l’issue d’une enquête en bonne et due forme », a-t-il précisé ensuite. « Aucun responsable » de l’accident ne sera épargné, a de son côté promis le Premier ministre indien Narendra Modi, espérant sortir « de ce triste moment le plus rapidement possible », a-t-il déclaré à la chaîne publique Doordarshan.

« Erreur humaine »

Les premières conclusions de l’enquête n’ont à ce stade pas été rendues, mais le Times of India, citant un rapport d’enquête préliminaire, a indiqué dimanche qu’une « erreur humaine » de signalisation pourrait avoir causé la collision entre trois trains.

Le Coromandel Express, reliant Calcutta à Madras, avait reçu le feu vert pour circuler sur la voie principale mais a été dérouté sur une voie où se trouvait déjà un train de marchandises, selon le journal.

Le train de passagers a alors percuté à une allure d’environ 130 km/h le convoi de marchandises, près de Balasore, à environ 200 kilomètres de Bhubaneswar, la capitale de l’État d’Odisha, dans l’est de l’Inde. Trois wagons sont alors tombés sur la voie adjacente, heurtant l’arrière d’un train express qui assurait une liaison entre Bangalore et Calcutta. C’est cette collision qui a provoqué le plus de dégâts, ajoute le Times of India.

Un bilan toujours incertain

Le bilan provisoire de la collision entre trois trains survenue vendredi fait état d’au moins 288 morts. Toutefois, le bilan humain pourrait être beaucoup plus lourd et atteindre 380 morts, selon le directeur général des services d’incendie de l’État d’Odisha, Sudhanshu Sarangi.

D’autant plus que de nombreuses familles de victimes poursuivent les recherches pour retrouver leurs proches toujours portés disparus. Samedi, les opérations de sauvetage sur le site de la catastrophe ferroviaire se sont achevées, avait annoncé un responsable des secours.

Dans le même temps, le secrétaire en chef de l’État d’Odisha, Pradeep Jena, a confirmé qu’environ 900 blessés avaient été hospitalisés.

Selon Arvind Agarwal, responsable d’une morgue provisoire installée dans un lycée, les corps sont « pour la plupart, méconnaissables » après plus de vingt-quatre heures d’une chaleur torride sur le lieu de l’accident. « Alors la plus grande épreuve (pour les familles) est l’identification des corps », ajoute-t-il. Arwind Agarwal a d’ores et déjà prévenu les familles qu’elles devraient probablement se soumettre à des tests ADN pour aider à l’identification des cadavres.

À ce stade, cet accident ferroviaire est le plus meurtrier en Inde depuis 1995, quand deux trains express étaient entrés en collision à Firozabad, près d’Agra, qui abrite le Taj Mahal, faisant plus de 300 morts.

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