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"Ingrat et injuste": Rima Abdul-Malak persiste dans sa critique du discours de Justine Triet à Cannes

"Ingrat et injuste": Rima Abdul-Malak persiste dans sa critique du discours de Justine Triet à Cannes

Pour Rima Abdul-Malak, invitée de BFMTV ce dimanche, "il y a clairement un fond idéologique d'extrême gauche" dans le discours délivré par Justine Triet samedi à Cannes.

Rima Abdul-Malak ne semble toujours pas avoir digéré le discours de Justine Triet, samedi soir, lors de la remise de sa Palme d'or à Cannes. Sur Twitter, la ministre de la Culture a, quelques minutes après la victoire de la cinéaste, affirmé être "estomaquée par son discours si injuste", ajoutant que son film "n’aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma, qui permet une diversité unique au monde".

Ce dimanche, sur BFMTV, la ministre de la Culture assure dans un premier temps que la France est "un pays libre", "une démocratie", marquée par "la liberté d'expression" et que la cinéaste "peut s'exprimer à tout moment, partout, pour dire ses opinions". Mais elle s'oppose "sur le fond" à ce qu'à dit la réalisatrice d'Anatomie d'une chute.

"Sur le fond elle a parlé de marchandisation de la culture, d'un gouvernement qui casse l'exception culturelle française et qui ne soutient pas à ses yeux le cinéma et la relève. Je suis en désaccord", indique-t-elle, estimant son discours "ingrat et injuste".

Après avoir reçu son prix des mains de l'actrice et activiste Jane Fonda, Justine Triet a tenu un discours engagé, dénonçant la manière dont la contestation contre la réforme des retraites avait été "niée et réprimée de façon choquante". Elle a également dénoncé la "marchandisation de la culture que le gouvernement néolibéral défend" et qui est en train "de casser l’exception culturelle française (...) sans laquelle [elle] ne serai[t] pas là aujourd'hui.

"Un fond idéologique d'extrême gauche"

Depuis qu'Emmanuel Macron a été élu, "nous avons continué à défendre l'exception culturelle française, la culture n'est pas une marchandise comme les autres", soutient-elle, avant de justifier ses affirmations: "Nous avons porté au niveau européen une directive permettant de faire financer par les plateformes une part de la production française. Il y a une obligation de 20% de financements. Sans compter les aides déployées pendant la crise, plus de 400 millions d'euros pour le monde du cinéma, et celles du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC), dont un tiers concernent des premiers films."

Rima Abdul-Malak a encore martelé que le gouvernement "ne cesse pas d'accompagner les mutations de ce secteur, notamment dans cette révolution numérique qui nous percute", pointant le plan de 350 millions d'euros jusqu'à 2030, récemment annoncé, "pour développer nos infrastructures de tournage et développer notre formation".

"Dans le discours de Justine Triet il y a clairement un fond idéologique d'extrême gauche, je respecte ses positions, mais elle a visiblement cette argumentaire, elle part de la réforme des retraites qu'elle conteste, poursuit-elle. (...) Elle part de ça pour critiquer le système d'aides d'aujourd'hui pour dire qu'avant c'était mieux. J'aimerais qu'elle me donne les chiffres et les faits sur lesquels elle s'appuie."

L'ancienne conseillère culture d'Emmanuel Macron estime qu'une partie "minoritaire" du monde du cinéma est "vocale" sur ces questions, assurant recevoir "des messages [les] remerciant de l'ensemble de ces dispositifs". "Une grande partie du secteur travaille avec nous à améliorer nos dispositifs et à préserver notre exception culturelle qui fait la force de notre pays", a-t-elle conclu.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Festival de Cannes: Justine Triet réagit sur BFMTV après sa Palme d'Or