"J’ai cru que j’allais mourir": le maire de Magnières "touché moralement" après sa violente agression

"J’ai cru que j’allais mourir": le maire de Magnières "touché moralement" après sa violente agression

Édouard Babel oscille entre choc et incompréhension. Deux jours après la violente agression dont il a été victime dans la nuit de samedi à dimanche à Magnières, le maire de cette commune de Meurthe-et-Moselle, située à une trentaine de kilomètres de Nancy, a bien du mal à s'expliquer ce déferlement de violence à son encontre.

"J'ai cru que j'allais mourir. Ces jeunes avaient une telle détermination, ils étaient incontrôlables. Je leur criais ’je vous ai rien fait’, mais ils voulaient faire du mal", se rappelle-t-il ce lundi matin sur BFMTV.

"Ça va mieux"

Peu avant les faits, en fin de soirée, le maire est intervenu une première fois après des plaintes de riverains au sujet de la musique trop forte qui émanait de la salle des fêtes louée à des jeunes extérieurs au village pour un anniversaire. À 2h30, l'élu est contraint de revenir pour, cette fois-ci, faire cesser une bagarre générale.

Cette nouvelle intervention fait déraper la situation. Édouard Babel explique avoir d'abord reçu une claque avant d'être roué de coups.

"Ils m’ont mis au sol. Seul contre sept ou huit, je n’ai pas pu faire grand-chose. Un copain est arrivé à les écarter et mon réflexe de faire le mort les a un peu effrayés", se souvient l'édile.

Au final, le maire n'est physiquement que légèrement blessé. "Ça va mieux. J’ai encore des hématomes et contusions mais ça va, c’est largement supportable", nous dit-il. En revanche, c'est psychologiquement que les blessures du maire sont les plus profondes.

"Il y a aussi un choc moral, j’ai eu la peur de ma vie et j’ai été touché moralement", martèle-t-il.

"C'est trop régulier"

Le maire assure avoir porté plainte contre X. "Au début je n’étais pas vraiment décidé à poursuivre, mais j’ai été conseillé. Et pour défendre l’intérêt général de tous les élus, je l'ai fait."

"C’est trop régulier, quasiment toutes les semaines un maire se fait agresser ou on s’en prend à leurs biens, c’est inadmissible", ajoute-t-il, lui qui tient à préciser que Magnières est "une petite commune calme."

Dernièrement, les violences contre les élus se mutiplient: du maire de Saint-Brevin-les-Pins à celui de Montjoi en passant par celui de Fameck, le gouvernement a décidé, en réaction, de durcir la législation contre les agresseurs.

Pour autant, malgré le choc, Édouard Babel refuse de démissionner. "Je garde toujours une motivation intacte, j’aime ce que je fais, ma fonction est vraiment très intéressante au quotidien, C’est pas ça qui me fera arrêter", promet-il à BFMTV.

Depuis, un homme de 18 ans et un mineur de 16 ans ont été interpellés et placés en garde à vue, "le premier du chef de violences en réunion, outrage et menaces sur personne dépositaire de l'autorité publique. Le second pour menaces de mort et outrages sur les forces de l'ordre proférés lors de son interpellation", a indiqué le procureur de la République de Nancy, François Capin-Dulhoste.

Article original publié sur BFMTV.com