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Japon: La BoJ surveille l'inflation et l'emploi sans exclure de faire plus

JAPON: LA BOJ SURVEILLE L'INFLATION ET L'EMPLOI SANS EXCLURE DE FAIRE PLUS

TOKYO (Reuters) - La Banque du Japon (BoJ) ne surveillera pas seulement l'évolution de l'inflation mais aussi celle de l'emploi avant de fixer ses orientations de politique monétaire, a déclaré jeudi son gouverneur, Hirohiko Kuroda, laissant entendre que la banque centrale était disposée à amplifier ses mesures de soutien si la crise du coronavirus augmentait le risque de déflation.

La BoJ a laissé inchangée sa politique monétaire et a livré une analyse un peu plus optimiste qu'en juillet sur l'économie de l'archipel. Mais son gouverneur a déclaré que l'institution coopérerait étroitement avec le nouveau Premier ministre, Yoshihide Suga, afin de protéger l'économie, si besoin en assouplissant sa politique.

Yoshihide Suga, élu Premier ministre mercredi en remplacement de Shinzo Abe, a déclaré que la protection de l'emploi serait la priorité de son gouvernement.

"Notre objectif premier est notre objectif d'inflation. Mais évidemment, nous nous efforçons aussi d'atteindre une croissance économique saine, en incluant l'emploi", a dit Hirohiko Kuroda lors d'une conférence de presse.

Comme attendu, la BoJ a maintenu son objectif de taux d'intérêt à court terme à -0,1% et son engagement à encadrer les rendements à long terme autour de zéro.

Elle n'a par ailleurs apporté aucun changement à ses programmes de rachats d'actifs et de prêts afin d'alléger les pressions auxquelles font face les entreprises.

"L'économie japonaise demeure dans un état grave mais a commencé à rebondir alors que l'activité reprend progressivement", a déclaré la BoJ dans un communiqué annonçant sa décision de politique monétaire.

Il s'agit d'une vision un peu plus optimiste que celle exprimée à l'issue de sa précédente réunion de politique monétaire, en juillet, lorsqu'elle a décrit l'économie nippone dans un "état extrêmement grave".

Le Japon a connu au deuxième trimestre une contraction sans précédent, sous l'effet du déclin de la consommation et des exportations provoqué par la crise sanitaire.

Cette chute du produit intérieur brut (PIB) alimente les craintes de voir l'inflation au Japon rester pendant plusieurs années encore inférieure à l'objectif de 2% que s'est fixé la BoJ.

"L'inflation baisse rapidement dans le monde entier. Il y a une probabilité que les prix au Japon commencent à baisser", a reconnu Hirohiko Kuroda jeudi.

Par deux fois au cours de l'année, la BoJ a assoupli sa politique monétaire, principalement en augmentant ses achats d'actifs et en mettant sur pied un programme de prêt destiné à aider les petites entreprises à faire face au choc économique provoqué par le coronavirus.

(Leika Kihara et Tetsushi Kajimoto; version française Jean Terzian et Marc Angrand)