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JEU DECISIF - Andre Agassi likes it !

Grigor Dimitrov a demandé de l’aide à l’Américain à l’heure de relancer sa carrière. Une initiative qui a de la gueule et montre qu’Andre aime toujours le tennis.

<em>(Photo by Justin Setterfield/Getty Images)</em>
(Photo by Justin Setterfield/Getty Images)

Et hop le revoilà ! On le croyait rangé des voitures depuis sa séparation d’avec Novak Djokovic en avril dernier et puis Andre Agassi est donc réapparu ce dimanche à Bercy pour accompagner un nouveau poulain : Grigor Dimitrov.

C’est évidemment une très belle nouvelle pour le tennis que de voir l’Américain à nouveau dans les parages. Et disons-le, une demi-surprise. Sa carrière terminée, on avait très vite eu le sentiment qu’Agassi mettrait le tennis de côté, n’y consacrant que très peu de temps pour quelques sorties commerciales ou de charité. Sa vraie vie était ailleurs : dans sa fondation et son école de Las Vegas, où il n’a jamais été un prête-nom, mais bien complètement engagé, afin de remettre sur le chemin de la scolarité des enfants défavorisés, bref de redonner une chance aux moins bien lotis. Plus que sa réussite sur le court, on a très vite eu le sentiment que cet engagement citoyen serait la grande affaire de sa vie. Alors le tennis…

Rappelez-vous, c’est aussi avec pas mal d’étonnement que l’on avait découvert, dans son autobiographie « Open », parue en 2009 en France, ce rapport très ambigu entre le champion et son sport, un rapport haine/amour (mais surtout de haine pour commencer) qui laissait à penser qu’une fois ses raquettes au placard, Agassi, même s’il aime la lumière, ne jouerait plus de rôle majeur sur le circuit ou même en coulisses. Et puis Djokovic a pensé a lui pour le remettre sur les rails. Certes, ça n’a pas collé entre l’Américain et le Serbe, question de culture semble-t-il, mais l’époux de Steffi Graf a semble-t-il apprécié de transmettre, d’enseigner, lui le désormais maître d’école. « C’était un défi, c’était intéressant et éducatif » a-t-il expliqué à propos de son coup de main à Djokovic, en juillet dernier, sur le site de Tennis World. Avant d’ajouter. « Et si je pouvais aider quelqu’un d’autre, est-ce que je le ferais ? Mais bien sûr ! »

Je ne sais pas si Dani Vallverdu le coach de Dimitrov ainsi que le Bulgare ont lu les courtes déclarations du vainqueur 1999 de Roland-Garros mais ça n’a ensuite pas trainé. Le 13 juillet, Agassi et Dimitrov ont été photographiés ensemble sur un court de l’université de Georgia Tech à Atlanta. La collaboration était lancée. Elle prend une forme plus nette et plus officielle avec cette apparition d’Agassi à Bercy, où il était d’ailleurs cet après-midi sur le court numéro un, pour assister au premier tour de double de son nouveau protégé. Dimitrov, associé à Fabio Fognini s’est incliné face à la paire de spécialistes Rojer-Tecau. Mais le vrai rendez-vous aura lieu mercredi pour l’entrée en lice de Dimitrov en simple face à Roberto Bautista Agut. Cette fois, ça sent le Central, évidemment.

Auteur l’an passé de la meilleure saison de sa carrière, auréolée d’une victoire au Masters et d’une troisième place mondiale, on croyait le Bulgare, éternel espoir, enfin lancé vers les sommets. Mais depuis le masters 100 de Monte-Carlo, où il s’était hissé en demi-finales, il n’a jamais gagné plus de deux matches dans un tournoi. A sa décharge, il n’a pas toujours été gâté par le sort. Bilan des opérations : Dimitrov va dégringoler au-delà de la 20e place au classement lorsque l’ordinateur de l’ATP lui retranchera les 1 500 points de sa victoire au Masters 2017, tournoi pour lequel il n’est pas qualifié cette année. Une victoire ou un joli parcours à Bercy permettrait d’amortir sa chute.

Ainsi, comme l’a expliqué Vallverdu dans L’Equipe, Agassi va épauler les deux hommes après Bercy lors de la période hivernale et on a le sentiment que cette histoire devrait avoir un prolongement. Franchement, quel coach n’aimerait pas travailler avec un joueur au potentiel aussi exceptionnel ? Tennistiquement et physiquement Grigor est largement au-dessus de la moyenne. Reste donc à remettre de l’ordre sous la casquette, à reconstruire une confiance éparpillée façon puzzle. Le psyché est une matière qu’Agassi, au cours des hauts et des bas de sa longue carrière, a malaxée dans tous les sens. Et s’il a raconté avoir eu peur sur un court de tennis, il a aussi su passer outre, s’en nourrir même, pour écrire le palmarès que l’on sait. Alors avec Grigor, ya plus qu’à…