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JEU DECISIF - Benneteau à coeur ouvert

Le joueur français a raconté il y a quelques jours sur RMC comment il a vécu sa non-sélection surprise lors de la finale de la Coupe Davis. Comme souvent avec Bennet’, c’est intéressant. Et sans langue de bois.


Deux thématiques m’intéressaient particulièrement dans l’intervention de Julien Benneteau lors du Moscato Show sur RMC : se sentait-il vraiment vainqueur de la Coupe Davis après ce qui lui était arrivé durant le stage de préparation (quasi sûr de jouer et finalement écarté) ? Où en étaient, de fait, ses relations avec Yannick Noah, son capitaine ?


Sur le sentiment de se sentir pleinement gagnant de cette épreuve, Benneteau a expliqué avoir évolué au fil des heures de cette semaine ô combien particulière pour lui. Après le choc de l’annonce, le mercredi à 22h45, « le moment le plus dur de (sa) carrière », il était évidemment ailleurs, tout comme le vendredi au moment des hymnes où, souvenez-vous, ses larmes avaient tant ému. « Je me suis dis, si ça gagne, je vais peut-être avoir le sentiment de ne pas l’avoir gagnée, mais je le gardais pour moi. »

D’un sentiment d’exclusion à l’événement, bien légitime, Julien a progressivement glissé vers une toute autre impression, notamment en raison de la manière dont « on été a intégré au truc pendant tout le week-end », explique-t-il. « Honnêtement à partir du vendredi après midi et le dimanche soir, avec la remise des prix, et ce n’est pas de l’auto-persuasion, (…) on a le sentiment d’avoir tous apporté notre pierre à l’édifice ».

Sur Yannick Noah : « Je lui en ai voulu. Pas sur son choix mais sur la manière. Je le lui ai dit et c’est pour cette raison que je peux vous en parler. J’ai discuté avec lui et avec Cédric Pioline. Je lui ai dit mon ressenti. Il l’a tout à fait compris. Je lui ai dit que je respectais son choix. Il m’a dit : « J’ai fait un erreur, pas de choix mais sur la manière, et j’en suis désolé ». On était jeudi 21h00 et je lui ai dit que je préférais qu’on en parle et qu’à partir de maintenant tout le monde dans l’équipe soit tournée à 100% pour ramener trois victoires ce week-end.

Quand Noah, dans L’Equipe le lendemain de la victoire, déclarait « avoir de la chance », il ne croyait pas si bien dire, finalement. Oui, la chance d’avoir eu dans son groupe des mecs bien, Bennet’ donc mais aussi Nicolas Mahut, qui lui ont pardonné sa drôle de manière de faire, voire sa brutalité, pour le bien de la collectivité et l’objectif commun. Avec d’autres, plus individualistes, ça aurait pu partir en cacahuètes -ce qui a failli être le cas avec Pierre-Hugues Herbert quand il pensait ne pas jouer, dixit L’Equipe-, complètement plomber l’ambiance et pourquoi pas changer le cours des choses. En sport, l’équilibre d’un groupe tient souvent à bien peu de choses. Remember, la première finale à Lille contre les Suisses.

Il faut donc, une fois encore et à tête reposée, remercier Benneteau -et Mahut- pour leur attitude et leur capacité à avoir digéré pareille déception en quelques heures. Avant de se muer en équipiers modèles. Oui, il a un super bol, le Yannick !