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JEU DÉCISIF - Des Bleus sur les chapeaux de roue…

Patraque en 2018, le tennis français masculin retrouve la pêche depuis le début de la saison. Pourquoi ? Ça bosse fort !

<em>(AP Foto/Peter Dejong)</em>
(AP Foto/Peter Dejong)

Lorsque les résultats du tennis français sont discrets, on en fait généralement un pataquès. Il est donc logique, lorsqu’ils sont bien meilleurs, qu’on s’en fasse l’écho de la même manière ! On se lamentait fin novembre de la chute au classement des tout meilleurs (plus personne dans le top 20), on retrouve déjà le sourire alors que le mois de février n’est même pas terminé. Les Bleus ont dans leur ensemble démarré 2019 en trombe et il faut bien l’avouer, personne ne les avait vus venir, sans doute même pas eux.

On récapitule : une demi-finale en Grand Chelem à l’Open d’Australie (Pouille) et le titre en double pour Herbet et Mahut dans ce même tournoi, un titre en ATP 250 (Tsonga face à Herbert en finale à Montpellier), un titre en « 500 » (Monfils à Rotterdam), trois succès en Challenger (Moutet à Chennaï, Barrère à Quimper; Humbert à Cherbourg). A la Race, ça nous donne : Lucas Pouille, 6e; Monfils, 8e, Tsonga, 9e; Herbert 21e; Simon, 27e et Humbert, 28e. Franchement, ce n’est pas mal du tout.

Pourquoi le tennis français, si terne en 2018, retrouve-t-il des couleurs aussi vite ? Ce n’est pas évident puisque chaque cas est particulier mais le point commun de tous ces joueurs est qu’ils ont, pour ce que j’en sais, effectué une intersaison très studieuse. En tennis, ça ne veut pas forcément dire que ça paie tout de suite. Mais puisque là, c’est le cas, tant mieux ! A Melbourne, Monfils n’a eu de cesse de répéter qu’il avait « bien travaillé cet hiver, qu’il était bien ». « Et pourquoi ne pas le dire puisque c’est le cas » avait-il ajouté, tout heureux d’afficher un nouveau discours.

A Melbourne, pour La Monf, ça avait coincé en raison d’un pépin physique dès le deuxième tour, mais depuis, c’est du solide, avec une demi-finale à Sofia et cette victoire à Rotterdam, la deuxième de sa carrière en « 500 », fort, notamment, de succès sur Goffin, Medvedev et Wawrinka. Dommage qu’il ait dû déclarer forfait à Marseille en raison d’une énième blessure, au poignet gauche cette fois.

Idem pour Herbert dont le boulot avec Fabrice Santoro (trouver de meilleurs appuis et être plus compact au moment de la frappe en coup droit) a sauté aux yeux. Tsonga a également mis les bouchées doubles avec le renfort de Sergi Bruguera et va repartir au « taf » après sa défaite prématurée à l’Open 13.

Le cas le plus emblématique étant évidemment Lucas Pouille, transfiguré mentalement et physiquement avec l’aide d’Amélie Mauresmo et Loïc Courteau. Humbert, qui était l’une des rares satisfactions de l’année dernière, semble reparti au même rythme, c’est à dire à toute berzingue, galopant à grandes enjambées vers le top 50. Simon, lui aussi, se disait heureux de son choix d’avoir mixé entrainement et matches par équipes en décembre. Travailler tout en gardant du rythme.

Un bon départ dans une course de fond, car une saison de tennis en est une, n’augure pas de la suite. Il reste huit mois de compétition et c’est évidemment sur la durée qu’on pourra juger si ce démarrage pied au plancher n’était qu’une heureuse étincelle ou un feu plus fourni. On en saura un peu plus avec, en mars, les deux premiers Masters 1000. Puis lors de la saison sur terre battue qui nous emmènera jusqu’à Roland-Garros. Et là….

PS : une pensée pour Richard Gasquet, opéré le 19 janvier d’une hernie à l’aine, et qui, s’il doit se réjouir des résultats de ses potes, doit enrager encore davantage de ne pas ferrailler à leur côté.