JEU DECISIF - Gasquet marque des points

Quart de finaliste à Shanghaï, où il doit affronter Roger Federer, Gasquet retrouve des couleurs à l’approche de la finale de la Coupe Davis. De quoi éclaircir -un peu- l’horizon de Yannick Noah.

(AP Photo/Koji Ueda)
(AP Photo/Koji Ueda)

Allez tiens ! Un petit pari : sauf blessure, Richard Gasquet sera l’un des joueurs de simple de l’équipe de France pour la finale de la Coupe Davis contre la Belgique. Je vous dis ça car à l’approche de l’événement, je trouve que Gasquet monte en puissance, comme cette semaine à Shanghaï, où il vient de se hisser en quarts de finale, son premier en Masters 1000 depuis Bercy en 2015. Trois matches costauds, en trois sets, de vraies batailles même comme ce jeudi face à Gilles Simon, au cours desquelles il a été parfait dans l’attitude mais aussi physiquement. Ce deuxième indicateur est la clef pour l’ex-numéro un français qui a connu trop de pépins dans ce domaine en 2017 pour ne pas être satisfait, dans un premier temps, de pouvoir se donner complètement. Déjà quart de finaliste la semaine passée à Tokyo, où il s’est certes incliné contre… David Goffin, il a donc réussi à enchainer deux semaines pleines, un vrai luxe pour lui en ce moment.

Et puis franchement, je trouve qu’il tape de nouveau très bien la balle. Alors bien sûr, il y a encore quelques épisodes de passivité coupable, mais dans l’ensemble, c’est plus qu’encourageant. Pour se remettre dans le bain après l’été, Gasquet n’a pas hésité à aller disputer un Challenger en Pologne, la semaine où, justement, l’équipe de France accueillait la Serbie pour les demi-finales de la Coupe Davis. A ce moment-là, il était bien loin des Bleus et de la finale mais ce tournoi remporté en sauvant une balle de match au passage, l’a remis dans le sens de la marche…

Au moment où Gaël Monfils et Jo Tsonga ne sont qu’en période de reprise, au moment où Lucas Pouille, même s’il y a incontestablement du mieux, continue de se faire quelques noeuds au cerveau, Gasquet, lui, avance, marque des points. Et puis il a toujours fait partie des hommes de base de Noah pour lequel il avait d’ailleurs milité. Jusqu’alors, la relation Gasquet-Noah a fonctionné pleinement. Le capitaine ne peut pas en dire autant avec Monfils et Tsonga. Il faut également souligner un comportement nouveau chez Gasquet en Coupe Davis depuis deux ans. Comme si, après avoir connu des rapports contrastés avec cette épreuve, et même s’il a déjà connu plein de beaux moments en Bleu, il était cette fois décidé à jouer un rôle encore plus moteur.

A plus d’un mois de l’événement, il peut évidemment encore se passer bien des choses mais avouez que l’histoire serait belle pour Ritchie : sur le banc lors de la finale en Serbie en 2010, haché menu par Roger Federer le dimanche de la finale contre la Suisse en 2014, il pourrait trouver là l’occasion d’inverser le cours de son histoire personnelle. Mais aussi, de fait, celle de l’équipe de France…