JEU DECISIF - Numéro un, c’est bien, à la fin, c’est mieux !
Roger Federer occupera le premier rang mondial lundi prochain. Et s’il le demeurait jusqu’à la fin de la saison tant qu’on y est ? A 37 ans bien sonnés !
Suite à son accession pour les demi-finales du tournoi de Rotterdam, Roger Federer sera, de nouveau lundi prochain, numéro un mondial. Six ans après sa précédente accession au sommet de la hiérarchie, voilà un exploit de plus qui fera du Suisse le plus vieux patron de l’histoire du classement ATP, lancé en 1973.
On a arrêté de s’étonner des prouesses de Federer mais il serait plus fort encore qu’il demeure en tête du classement tout au long de l’année, ou par épisodes, mais surtout qu’il y termine la saison, un symbole toujours très fort et le reflet incontestable de la domination d’un champion.
Car voilà un record que le maestro ne détient pas. Il a déjà réussi cette performance à cinq reprises (2004, 2005, 2006, 2007, 2009), tout comme Jimmy Connors, mais les deux hommes sont devancés par Pete Sampras, six fois « number one » avant de partir en vacances.
Pour Federer qui essaie de jouer avec parcimonie afin de ménager son « vieux » corps, soit une douzaine de tournois à son calendrier, réussir ce tour de force sera difficile, surtout s’il continue de bouder la saison sur terre battue. Difficile mais pas impossible. Pour bien lancer sa mission, il lui faudra commencer par l’opération « sauvetage de points » de son doublé 2017 Indian-Wells-Miami. Si ça se déroule sans trop de casse, c’est ensuite son principal opposant dans cette quête, à savoir Rafael Nadal, qui sera sous pression tout au long de la saison sur terre battue, la situation s’inversant à Wimbledon. A l’US Open, c’est Nadal, de nouveau, qui aura le moins droit à l’erreur.
On risque donc d’assister à un coude à coude passionnant dans les mois à venir. Si les deux hommes respectent des temps de passage respectables, il est possible que l’épilogue de cette course se dessine à l’automne, une période où Rafa n’a historiquement jamais été très efficace.
Federer number one en novembre prochain ? C’est donc tout à fait jouable, pour peu que Nadal pioche un peu -il n’a jamais remporté plus d’un Grand Chelem après une saison où il en avait empochés plusieurs comme en 2017- et que la santé du Suisse demeure optimale. A moins qu’un troisième larron -Marin Cilic, Grigor Dimitrov ?- ne coiffe tout ce beau monde au poteau.
Si le tennis était un sport rationnel, ce qu’il n’est pas en ce moment, ça serait d’ailleurs le cas. Car il y a quelque chose d’anormal, au sens premier du terme, à voir deux champions aux si longues destinées, qui se sont croisé pour la première fois sur un court il y a… quatorze ans, en découdre encore et toujours, afin d’atteindre la Une. Anormal ou plutôt exceptionnel !