JEU DECISIF - OPEN D'AUSTRALIE - Tsonga met Kyrgios sur la bonne voie

L’Australien a battu Jo Tsonga dans un thriller en quatre manches. Et continue de s’affirmer. Attention à lui !

<em>(AP Photo/Dita Alangkara)</em>
(AP Photo/Dita Alangkara)

J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre le Kyrgios-Tsonga, troisième tour de l’Open d’Australie mais j’ai également été très impressionné par l’attitude de l’Australien, finalement vainqueur de ce match par un trou de souris.

A Brisbane, déjà, Kyrgios était apparu particulièrement concerné et s’était d’ailleurs imposé. Là, il est mieux encore, porté par les siens et par le public. On le voit totalement investi, comme s’il était en mission pour aller cueillir son premier titre en Grand Chelem.

Battre ce Tsonga-là, agressif comme à ses plus belles heures, n’était pas à la portée de n’importe qui. Et Kyrgios l’a fait, malgré quelques temps faibles, mais admirablement porté par son service, une arme en laquelle il a une confiance absolue. Il y a du Pete Sampras chez Kyrgios finalement. Même si ça bouillonnait très fort intérieurement -et parfois extérieurement- il a réussi a gérer mentalement ce premier grand rendez-vous que toute l’Australie du tennis attendait, et qui plus est contre une de ses idoles d’enfance. C’est fort. Les joueurs français se plaignent parfois de la pression qui pèsent sur leurs épaules à Roland-Garros. Je peux vous dire qu’à Melbourne, celle exercée sur les champions locaux a de quoi vous couper les pattes. Demandez plutôt à Sam Stosur, Lleyton Hewitt ou Patrick Rafter…

C’est en sortant vainqueur de ce type de bras de fer que l’on grandit en tant que champion, que l’on commence à croire que, oui, c’est possible d’y arriver. En caviardant quelque peu la fin du tie break de la quatrième manche où il a mené 5-2, Tsonga est d’ailleurs venu donner un coup de main à son cadet. Il faut aussi des petits coups de pouce pour s’offrir un grand destin. Kyrgios a bien compris qu’avec le talent tennistique qui est le sien, toutes les portes lui sont ouvertes, à condition d’y mettre le reste : ambition, concentration et sang froid.

La métamorphose en cours du jeune Australien n’a forcément pas échappé à Grigor Dimitrov, son prochain adversaire, qui galère pas mal depuis le début du tournoi, mais avance tout de même. A la veille de cet Open d’Australie, Roger Federer expliquait dans L’Equipe que de nouvelles rivalités allaient naitre : Dimitrov-Kyrgios, c’en est une, et pas la plus vilaine. Si l’Australien bat de nouveau le Bulgare, comme il vient de le faire en finale à Brisbane, je demande vraiment à voir la suite…