JEU DÉCISIF - ROLAND-GARROS - Pour Thiem, c’est écrit…

Désolé Dominic, mais on ne bat pas Rafael Nadal en finale de Roland-Garros. C’est comme ça…

Je ne veux pas porter la guigne à Dominic Thiem, qualifié pour sa première finale de Roland-Garros, mais je ne vois comment l’Autrichien va pouvoir s’y prendre pour s’imposer ce dimanche face à Rafael Nadal. L’Espagnol a détruit méthodiquement Juan Marin Del Potro ce vendredi en demi-finales. Ce qui devait être l’un des sommets du tournoi a complètement fait pschiiit. Porte d’Auteuil, le numéro un mondial ne laisse rien à personne. Et quand je dis rien, c’est rien. Il disputera sa onzième finale à Paris, un record égalé sur un même tournoi du Grand Chelem avec les 11 finales de Roger Federer à Wimbledon. Et contrairement au Suisse, il n’en a encore perdu aucune.

Dominic Thiem peut-il infléchir le cours de l’histoire « nadalienne » à Roland-Garros ce dimanche ? Sur le papier, oui, puisqu’il a déjà battu trois fois Nadal sur terre battue, dont à Madrid récemment. Dans les faits, non. Car c’est une finale de Grand Chelem, sur la plus longue des distances, et surtout parce que Nadal n’est pas le même sur ce court que sur les autres terrains du monde. Thiem a déjà goûté par deux fois au Nadal de Roland, en 2014 au deuxième tour et l’année passée en demi-finales : il n’a pas remporté la moins manche. Alors pour quelles raisons objectives, Thiem ferait-il mieux en finale face à l’ogre de la terre que Puerta, Federer (quatre fois), Söderling, Djokovic (deux fois), Ferrer et Wawrinka ? Personnellement, je ne vois pas.

Ici, Nadal est comme en mission. Investi, presque possédé, en communion avec cette terre, mu par on ne sait quelle obsession de la victoire, qui pour beaucoup de champions avec lesquels on en discute, dépasse l’entendement. Mais surtout, comme l’a rappelé Del Potro lors de sa conférence de presse, Nadal s’améliore d’année en année. « Son revers est bien meilleur » a notamment expliqué l’Argentin. Tout comme sa capacité à jouer juste lors des fins de jeux, des fins de sets et évidemment sur les balles de break pour ou contre lui. Nadal le combattant, l’homme qui n’abdique jamais, la bête physique de ses premiers titres, s’est mué en tueur froid, comme pouvait l’être un Pete Sampras au faîte de sa gloire. Mais l’Américain avait pour terrains de jeu préférés, le gazon et le dur qu’il faisait trembler avec son service. Nadal fait de même, mais sur terre battue, s’appuyant sur la globalité de son jeu. C’est bien plus fort.

Le seul minuscule talon d’Achille de Rafa dans ce Roland-Garros est sa difficulté à se mettre en route. Lorsqu’il s’est fait -un peu- secouer, ce fut donc lors des premiers sets de ses matches contre Simone Bolelli (quatre balles de set en faveur de l’Italien), face à Diego Swchartzman (qui a mené un set et un break) avant que Del Potro ne compte trois balles de break à 4-4. Si Thiem cherche une petite raison d’espérer, elle est là. S’il venait à perdre le premier set, il risque de ne plus revoir l’Espagnol. Enfin si. Sur le podium de remise des trophées: Nadal avec la Coupe des Mousquetaires et lui avec le plateau du finaliste.