JO de Paris : Manon Brunet et 300 escrimeurs s’opposent à la réintégration des Russes et Biélorusses

L’escrimeuse Manon Brunet, ici sur le podium de la cérémonie de remise des médailles du sabre individuel féminin lors des Jeux olympiques de Tokyo au Makuhari Messe Hall de Chiba, au Japon, le 26 juillet 2021.
L’escrimeuse Manon Brunet, ici sur le podium de la cérémonie de remise des médailles du sabre individuel féminin lors des Jeux olympiques de Tokyo au Makuhari Messe Hall de Chiba, au Japon, le 26 juillet 2021.

JO DE PARIS 2024 - Première fédération internationale à s’être positionnée pour un retour des Russes et Biélorusses en compétitions internationales - validé depuis mars - à un an et demi des Jeux olympiques de Paris, l’escrime se retrouve secouée par de fortes tensions.

Dernier épisode en date : plus de 300 escrimeurs ont demandé ce mardi 28 mars dans une lettre ouverte adressée au Comité international olympique (CIO) de « maintenir (ses) recommandations de suspension » contre les athlètes russes et biélorusses.

« Au nom de plus de 300 tireurs actuels ou retraités, nous vous invitons, en tant qu’instance décisionnaire, à maintenir vos recommandations de suspensions des fédérations russes et biélorusses d’escrime et de leurs comités nationaux olympiques, et à vous assurer que la Fédération internationale d’escrime (FIE) suive vos directives », ont écrit ces athlètes dans un courrier adressé à Thomas Bach, président du CIO, et Emmanuel Katsiadakis, président par intérim de la FIE.

Parmi les signataires de ce courrier signé par « Global Athlete », un groupement de sportifs en dehors des institutions sportives classiques qui a vu le jour au moment des scandales de dopage concernant la Russie. On retrouve l’Américaine Lee Kiefer, championne olympique au fleuret à Tokyo en 2021, la Française Manon Brunet, médaillée de bronze au sabre derrière deux tireuses concourant sous la bannière du comité olympique russe (ROC), ou encore la championne olympique (2008), l’Ukrainienne Olga Kharlan.

Réunion ce mardi au CIO

Cette prise de position fait suite à la décision, prise le 10 mars par la FIE, de réintégrer les Russes et Biélorusses à partir d’avril - début de la période de qualification pour les Jeux olympiques de Paris-2024 -, « sous réserve d’éventuelles recommandations/décisions futures du CIO ».

La commission exécutive du CIO se réunit ce mardi pour clarifier sa position sur cet éventuel retour, alors que les athlètes des deux pays sont exclus des compétitions internationales depuis plus d’un an et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

« Avec un mépris total contre l’avis des athlètes, vous avez permis le retour de la Russie et du Bélarus dans les compétitions de la FIE », dénoncent ces tireurs.

« À ce jour, l’agression russe envers l’Ukraine a provoqué la mort de 232 athlètes, la destruction de 343 infrastructures sportives, l’exil de 40 000 athlètes et l’absence d’infrastructures sportives pour 140 000 jeunes athlètes », ajoutent-ils.

Selon eux, la suspension doit perdurer et inclure les compétitions qualificatives pour les Jeux olympiques ainsi que les Jeux eux-mêmes, « jusqu’à ce que la Russie se soit complètement retirée du territoire ukrainien ».

De son côté, l’escrimeuse ukrainienne Olga Kharlan déplore la réintégration des Russes et Biélorusses, car cela signe pour elle, de fait, son absence de la compétition aux Jeux de Paris. En effet, la fédération ukrainienne d’escrime, après deux réunions avec ses athlètes, a annoncé qu’elle boycottera si la situation n’évolue pas. « Pour la plupart d’entre nous, athlètes, il était hors de question d’être dans la même salle de compétition qu’un Russe ou un Biélorusse », explique Olga Kharlan dans L’Équipe.

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