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JO de Tokyo: les frères Mawem "pas adversaires" mais opposés en escalade

JEUX OLYMPIQUES – Vingt ans après avoir commencé l’escalade avec les moyens du bord dans la cave de leur maison familiale, les frères Mawem, Bassa et Mickaël, ont décroché les deux seules places françaises, réservées aux hommes, pour les Jeux olympiques de Tokyo. Le HuffPost s’est entretenu avec les “frangins” juste avant leur départ pour Tokyo, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus.

L’escalade, comme quatre autres sports, fait ses débuts aux Jeux olympiques à Tokyo. Pour représenter la France, côté homme, Bassa Mawem, 36 ans et son cadet Mickaël Mawem, qui fête ses 31 ans le jour des qualifications ce mardi 3 août. Frères fusionnels, ils réalisent ensemble un rêve de gosse, mais attention ils ne sont pas adversaires.

“C’est le schéma idéal parce que s’il y avait eu un autre Français à la place de l’un de nous, à ce moment-là, il y aurait eu de la concurrence”, nous confie Bassa. “On a deux chances de gagner, c’est comme ça qu’on voit les choses”.

Les deux frangins ont commencé l’escalade à adolescence en bricolant des planches et des blocs dans la cave de la maison de leurs parents. Depuis, ils excellent dans leur discipline et se sont fait un nom dans le milieu de la grimpe. “Nos vies se sont construites en fonction de l’escalade et on a tout fait ensemble, vécu toutes les galères et franchi les étapes ensemble”, se remémore le cadet. “Aujourd’hui, on fait ce sport à ce niveau-là et avec cet investissement parce qu’on est deux”, ajoute-t-il.

JO de Tokyo, lumière sur l’escalade

Pour cette grande première aux Jeux olympiques, l’escalade se jouera en mode combiné. Le score final est calculé en additionnant trois épreuves, la vitesse, le bloc et la difficulté. Pour l’aîné, quintuple champion de France, il a fallu adapter sa stratégie et celle de son frère: “Micka est vraiment polyvalent et moi je suis un hyper-spécialiste de la vitesse. Je ne me suis quasiment pas entraîné sur le bloc ou sur la difficulté, je mise sur la vitesse pour les qualifications”.

En compétition comme à la ville, ils ont aussi leur spécialité, Mickaël gère l’image des “frères Mawem”. Très présents sur les réseaux sociaux, ils postent des photos et vidéos de leurs entraînements quasi quotidiennement. Tokyo est une opportunité de mettre en lumière leur sport.

“Plus on est regardé, mieux c’est. Parce qu’on a beaucoup galéré pendant pas mal d’années. On a tout donné pour notre sport, mis notre vie perso de côté“, récapitule Micke, comme son frère le surnomme, avant d’espérer: “Maintenant que le sport est olympique, on espère que ça aidera les futures générations à devenir professionnelles.”.

Paris 2024 déjà dans le viseur

“Le scénario de dingue, c’est qu’on soit tous les deux sur le podium”, rêve Bassa, mais leur objectif pour ces premiers Jeux olympiques est de repartir avec au moins une médaille. Les deux frères l’assurent, si l’un d’eux se qualifie en finale, l’autre vivra pleinement la compétition. Ensemble jusqu’au bout.

L’escalade, les frères Mawem l’ont dans le sang. “On ne peut pas en faire le tour”, explique l’aîné. “Le fait de gravir, de réaliser une ascension, se projeter pour tenter de toucher le sommet, c’est juste incroyable. Souvent on échoue, mais quand on réussit c’est une sensation de dingue”, détaille-t-il.

À bientôt 40 ans, le grimpeur d’origine guyanaise ne se voit pas arrêter sa discipline. Avec Mickaël, ils pensent déjà aux Jeux olympiques de 2024 à Paris et commenceront leur préparation dès leur retour de Tokyo. Autre projet pour le duo, ouvrir leur première salle d’escalade, en Alsace, là où ils ont débutés. Les frères Mawem ne risquent pas de se quitter de sitôt.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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