Juan Bernat face à Liverpool, entre espoirs et inquiétudes

Lancé contre Saint-Etienne pour son tout premier match au PSG, Juan Bernat n’a pas été franchement rassurant, à trois jours du déplacement à Liverpool.

<span>Qu’il est difficile de préjuger d’une (non) performance d’un joueur lorsqu’il s’agit de son tout premier match avec sa nouvelle équipe. Pourtant, vendredi soir, Juan Bernat a malgré lui attiré l’attention pour sa première apparition, titularisation et déception sous la tunique parisienne.</span>
Qu’il est difficile de préjuger d’une (non) performance d’un joueur lorsqu’il s’agit de son tout premier match avec sa nouvelle équipe. Pourtant, vendredi soir, Juan Bernat a malgré lui attiré l’attention pour sa première apparition, titularisation et déception sous la tunique parisienne.

Il faut dire que Thomas Tuchel, qui bricolait depuis le début de la saison en l’absence d’un Kurzawa qui n’a pas disputé la moindre minute de jeu, s’était fait un plaisir de le titulariser d’entrée pour la réception de Saint-Étienne.

Et il faut se rendre à l’évidence, Juan Bernat n’a pas franchement fait forte impression pour ce match qui a pourtant régalé au tableau d’affichage (4-0 pour Paris). Il faut dire que l’Espagnol manquait d’échauffement. Non seulement, il n’avait disputé que 11 petits matches avec le Bayern Munich la saison dernière, mais il avait aussi été blessé plus de 4 mois, n’avait pas disputé la moindre compétition officielle depuis plus d’un mois, et découvrait sans ménagement la Ligue 1 avec le PSG, contre les Verts, et dans un match pas toujours bien maitrisé par le collectif.

Positionné entre la défense assurée par Kimpembe (23 ans) et l’attaque menée par Draxler (24 ans), l’ancien Bavarois de 25 ans s’est distingué dans deux domaines. D’abord, parce qu’il a confirmé son potentiel offensif et ses qualités techniques, se montrant à la fois percutant, vif et incisif quand il faut jouer haut, ce qu’affectionne particulièrement Tuchel.
Ensuite, parce que les tentatives des Stéphanois sur son côté l’ont laissé carrément pantois. Pris de vitesse sur chaque contre, brouillon dans les duels, ses soucis pour se replier nous ont vite rappelé de mauvais souvenirs. Une question de rythme, alors, plus que de talent ?

C’est un match que nous avons bien contrôlé, je manque encore un peu de rythme, mais je suis content de pouvoir débuter avec cette victoire 4-0 devant nos supporters. C’est une victoire méritée. Je dois encore gagner du rythme, cela ne s’acquiert pas à l’entraînement mais en compétition, donc je pense qu’avec le temps je serai de mieux en mieux physiquement”, a en tout cas commenté l’intéressé sur le site officiel du PSG.

S’il est content de ses débuts, de notre côté, ne nions pas l’évidence : difficile, dans ces moments où Bernat a pris le bouillon face à Monnet-Paquet, de ne pas se projeter à Anfield trois jours après, et de ne pas imaginer Mohammed Salah lui faire danser la valse et le tango pour l’entrée en lice des Parisiens en Ligue des champions. Même saupoudrée d’indulgence, la peur n’évite pas le danger.

Comment Thomas Tuchel peut-il sortir Bernat de ce pétrin ? Malgré sa performance plus que mitigée, difficile d’imaginer qu’il ne le titularisera pas mardi face aux Reds, puisque l’absence de Verratti au milieu de terrain le contraint par exemple à y placer Marquinhos. En revanche, le technicien allemand pourrait être tenté de disposer une défense à trois, composée du trio Kimpembe – Silva – Kehrer, pour tenter d’imperméabiliser les zones laissées vacantes par Bernat.

Une chose est sûre : dans son antre, Liverpool ne fera pas de cadeau. Et c’est un Salah qu’aucune défense européenne n’a réussi à stopper la saison dernière, qui viendra mener la danse du côté de Bernat. Alors au-delà de la question de sa condition physique, le latéral gauche devra trouver, en trois petits jours, les repères suffisants pour ne pas couler dans un match à très haute intensité… Défendre à Anfield, sur l’un des meilleurs artificiers du continent, avec la pression du maillot du PSG, en n’ayant plus été titularisé en Ligue des champions depuis 2016. Clairement, ce baptême du feu peut ressembler à un suicide… Mais ce sera à lui de le voir comme une opportunité.

Berchiche ayant été vendu, Kurzawa étant forfait, Tuchel pourrait et devrait compter sur lui pour cette campagne européenne s’il réussit ce galon d’essai. À lui de saisir cette chance de réussir là où tous les autres ont échoué : faire oublier le départ de Maxwell.

À cette occasion, et avant de graver dans le marbre le niveau de Bernat pour sa première (avec la pression et la nervosité qu’elle impliquait, soyons indulgents) rappelons-nous, aussi, que Maxwell n’avait pas fait l’unanimité à ses débuts. Et que le remplaçant du Barça, depuis, a laissé une capitale orpheline…

Ambre Godillon