La juge qui a condamné Nicolas Sarkozy était en désaccord avec sa réforme de la justice
La présidente de la cour d’appel de Paris a-t-elle une dent contre Nicolas Sarkozy ? Alors que l’ancien chef de l’État a été condamné ce mercredi à trois ans de prison dont un an ferme pour corruption et trafic d’influence, le profil de la magistrate ayant rendu la décision interroge. Alors que le Parquet réclamait un sursis total, la présidente de la chambre est allée au-delà de ces réquisitions pour condamner le fondateur de l’UMP à de la prison ferme. Mais comment expliquer une telle sévérité ?
Dans un entretien donné au journal Le Monde en janvier 2009, Sophie Clément se montrait particulièrement virulente face à la proposition de réforme de la justice du gouvernement de Nicolas Sarkozy (membre du conseil de surveillance du groupe Lagardère, propriétaire du JDD). Cette réforme proposait notamment de supprimer la fonction de juge d’instruction, en charge des enquêtes, pour la remplacer par un juge de l’instruction, « qui contrôlera le déroulement des enquêtes mais ne les dirigera plus », selon les termes employés alors par le président.
Vent debout contre la réforme
Juge d’instruction au Pôle financier au moment de la réforme, Sophie Clément est alors vent debout contre le projet. Elle accuse le gouvernement de l’époque de vouloir « museler les juges », dénonçant un « fantasme d’homme politique ». La réforme de Nicolas Sarkozy proposait de rattacher le juge de l’instruction au Parquet, lui-même subordonné hiérarchiquement au ministère de la Justice. La magistrate y v...