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La justice française refuse d'extrader un ex-lutteur de MMA soupçonné dans une affaire de meurtre en Russie

La cour d'appel d'Aix-en-Provence a rendu mercredi un avis défavorable à la demande des autorités judiciaires russes de leur remettre Shamkhal Kerimov, un ex-lutteur de MMA, qu'elles soupçonnent d'être impliqué dans un meurtre commis en 2016.

Accusé du meurtre d'un homme de 30 ans

Ce Russe âgé de 40 ans, né au Daghestan, a été immédiatement remis en liberté après presque cinq mois de détention sous écrou extraditionnel à la maison d'arrêt d'Aix-en-Provence. Domicilié à Cannes, père de six enfants, Shamkhal Kerimov avait été arrêté le 4 janvier à la préfecture des Alpes-Maritimes alors qu'il déposait un dossier de demande d'asile. Il était sous le coup d'un mandat d'arrêt délivré le 22 décembre 2016 par un juge de Moscou enquêtant sur le meurtre d'un homme de 30 ans abattu sur le parking d'un centre commercial moscovite.

Le 25 janvier, le vice-procureur général de la Fédération de Russie avait transmis aux autorités françaises une demande formelle d'extradition mais les autorités judiciaires russes n'ont ensuite plus répondu aux demandes ultérieures de la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence.

Le silence des autorités russes décisif

Les juges français souhaitaient savoir quelle peine exacte encourait Kerimov, qui risquait jusqu'à la peine de mort selon le code pénal russe, en fonction d'éventuelles circonstances aggravantes. Ils avaient expressément réclamé un "engagement formel que cette peine ne serait pas requise ou prononcée par la juridiction de jugement".

En dépit de plusieurs renvois de l'examen de l'affaire, la chambre de l'instruction a pris acte mercredi du silence des autorités judiciaires russes. "Dans la mesure où il n'y a pas de réponse concrète de ne pas exécuter la peine capitale, il y a lieu d'en tirer les conséquences", a expliqué un des conseillers de la cour, rejoignant la position de la défense de Kerimov.

Ses avocats, Mes Gérard Baudoux et Camille Friedrich, ont souligné que la Russie ayant quitté le Conseil de l'Europe, elle n'est plus une partie contractante à la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme, ce qui exposerait leur client à des traitements inhumains et dégradants et à un risque réel d'être soumis à la peine de mort.

Article original publié sur RMC Sport