Kenzo, jeune supporteur marseillais atteint d’un cancer du cerveau, agressé pendant Ajaccio-OM

Les supporters de Marseille dans la tribune des visiteurs avant le match de L1 entre l’AC Ajaccio et l’Olympique de Marseille, où plusieurs heurts ont eu lieu, dont l’agression de Kenzo, un jeune supporter de l’OM.
Les supporters de Marseille dans la tribune des visiteurs avant le match de L1 entre l’AC Ajaccio et l’Olympique de Marseille, où plusieurs heurts ont eu lieu, dont l’agression de Kenzo, un jeune supporter de l’OM.

SPORT - Un « acte inqualifiable ». Si l’avant-match entre les équipes d’Ajaccio et de Marseille avait déjà provoqué des remous, la rencontre a été le théâtre d’une agression visant un très jeune supporter et ses parents, ce samedi 3 juin, lors de la dernière journée de Ligue 1.

Atteint d’un cancer du cerveau, Kenzo, 8 ans, se trouvait avec ses parents en loge pour assister au dernier match de la saison. Mais la soirée de rêve du jeune supporter a viré au cauchemar au stade François-Coty.

Comme le rapporte dans un communiqué le club corse d’Ajaccio, Kenzo et ses parents « ont été honteusement violentés par des individus qui se sont introduits dans leur loge. Alertée, la sécurité du club s’est interposée ». La famille a ensuite été prise en charge par les équipes de l’AC Ajaccio.

« Le club condamne avec la plus grande fermeté ces actes inqualifiables ! L’AC Ajaccio fera toute la lumière sur ces agissements honteux », écrit également le club d’Ajaccio, faisant part de sa volonté de porter plainte contre les auteurs des faits, dès que ces derniers auront été identifiés.

Le maillot de Kenzo brûlé

Auprès de Corse-Matin, Amandine, la mère du petit garçon, a raconté les événements survenus dans un climat déjà très tendu entre supporters à la veille du match et juste avant le coup d’envoi. « Puisque nous pensions être en sécurité, j’ai autorisé Kenzo à enfiler son maillot, mon mari l’a pris aux bras pour lui montrer l’entrée des joueurs sur le terrain. Et tout a dérapé », relate-t-elle.

En quelques instants, une « dizaine » de supporters se dirige vers la famille : « Ils ont poussé mon fils et sa tête a heurté la rambarde. Ils ont frappé mon mari au visage, ont arraché le maillot du petit et sont allés le brûler. Avant de quitter la loge, ils ont même craché dans la nourriture qui était à notre disposition ».

Sur RTL, la mère de Kenzo évoque aussi l’état de son enfant après l’agression ce dimanche. « Mon fils a été pris en charge en urgence, il était choqué, il avait du mal à s’en remettre, l’œil tout rouge au visage gonflé, il pleurait et il tremblait et il n’arrivait plus à respirer. On n’aurait jamais cru qu’on s’en prenne à un enfant », témoigne-t-elle, encore sous le choc.

Sandra Peraldi, la présidente du Rotary Club Parata, à l’origine de l’invitation de Kenzo, dénonce un « acte inqualifiable » dans les colonnes de Corse-Matin. « Kenzo est bien conscient qu’il est très gravement malade, il perd la vue à cause de sa tumeur et il m’a dit : “ Avant de ne plus rien voir, je veux voir l’OM à Ajaccio” », témoigne Sandra Peraldi.

« Il pensait que ça allait être magnifique. Ces imbéciles l’ont traumatisé », ajoute-t-elle, en colère.

Le représentant des supporters justifie en partie

Toujours ans Corse-Matin, le représentant des supporters ultras corses du Orsi Ribelli dément une partie des événements… et les justifie. Selon Lisandru Leca, « c’est le père qui portait le maillot de l’OM et qui narguait les supporters en dessous ».

Mais s’il reconnaît que « quelques personnes assises en tribune Faedda sont montées, ont porté deux coups de poing au père pour lui faire enlever le maillot avant de redescendre avec la tenue », le représentant du Kop d’ultras assure qu’il « compte bien clarifier la situation », concernant les autres événements cités. De son côté, le club de l’OM n’a pas encore réagi officiellement aux événements de la soirée.

En milieu de journée, ce dimanche 4 juin, le procureur d’Ajaccio Nicolas Septe a annoncé l’ouverture d’une enquête pour violences en réunion. « On a demandé que tous les moyens soient mis en oeuvre pour identifier les auteurs de ces faits inqualifiables dans les plus brefs délais », a expliqué le procureur.

Le maire condamne

Le maire d’Ajaccio, Stéphane Sbraggia, a exprimé sur Twitter son indignation face à l’« agression gratuite et scandaleuse » de l’enfant et ses parents comme face à celle d’un journaliste « brutalisé dans l’exercice de ses fonctions ». Des « actes qui témoignent d’une inquiétante perte de valeurs ».

Le maire de Marseille, Benoît Payan, a indiqué pour sa part qu’il n’avait « pas de mot pour décrire cette scandaleuse agression ».

À l’issue du match, l’enfant a pu toutefois passer un moment avec une de ses idoles, le joueur de l’OM Mattéo Guendouzi, selon un journaliste de l’AFP.

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