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Kimi Räikkönen prolongé : le choix de la raison pour Ferrari

En confirmant ce mardi que le Finlandais serait en rouge en 2018, la Scuderia a privilégié la stabilité et la bonne entente entre ses pilotes. Un choix plus que judicieux.

AFP
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Ce n’était plus vraiment un secret. Avant le Grand Prix de Hongrie, la rumeur avait déjà circulé dans tout le paddock : Ferrari conserverait sa paire de pilotes pour 2018. Si habituellement, le constructeur italien attend le Grand Prix d’Italie, devant ses tifosi pour confirmer ce genre de nouvelle, il n’a pas patienté jusqu’au premier jour de septembre pour mettre fin aux spéculations entourant l’avenir de son pilote finlandais.

“Ferrari N.V. annonce que la Scuderia Ferrari a renouvelé son accord technique et de course avec Kimi Räikkönen. Le pilote finlandais va en conséquence courir pour l’équipe de Maranello lors du Championnat du monde 2018 de Formule 1.” Un communiqué court et concis, que l’on pourrait presque croire rédiger de la main d’Iceman tant chaque mot est compté.

Le choix de la stabilité

Ainsi, Kimi Räikkönen, dernier en date à avoir coiffé la couronne mondiale au volant d’une Ferrari en 2007, va poursuivre son aventure avec les Rouges. Revenu à Maranello en 2014 après une incursion en rallye – pas franchement une réussite – et deux saisons chez Lotus, le Finlandais entamera sa cinquième saison consécutive avec le Cheval cabré.

Ferrari a donc privilégié la stabilité à l’annonce tonitruante d’un grand recrutement ou à la promesse d’un jeune rookie. Un choix judicieux. Car former un nouveau pilote prend du temps. On le voit, Lance Stroll, arrivé cette année chez Williams à tout juste 18 ans, est toujours en apprentissage. Un Charles Leclerc, tout talentueux qu’il est, un Antonio Giovinazzi, familier de la Scuderia, aura besoin de plusieurs courses, voire de plusieurs saisons pour trouver sa place aux avant-postes.

Et du temps, Ferrari n’en a pas. Dix ans sans titre ont mis la patience des tifosi à rude épreuve… et on ne parle même pas de celle de Sergio Marchionne. La bonne saison actuelle du Cheval cabré n’y changera rien. Au contraire. Si Sebastian Vettel, en tête du championnat, décroche le titre, la faim de victoires sera encore plus forte l’année prochaine.

L’entente entre les pilotes, la priorité

Si associer un nom prestigieux (Fernando Alonso, Max Verstappen…) à l’Allemand peut, certes, offrir une excellente publicité à la marque, cela peut également tourner au fiasco. Ferrari en sait quelque chose. Fernando Alonso et Kimi Räikkönen, associés en 2014, n’ont jamais été de grands amis.

L’émergence d’un rookie pourrait également mettre à mal l’équilibre de l’équipe italienne. Rappelez-vous Fernando Alonso et Lewis Hamilton chez McLaren en 2007. D’abord proches, avec cette autorité naturelle de l’Espagnol sur l’élève britannique, les rapports entre les deux avaient tourné au cauchemar quand le plus jeune avait réclamé un traitement équitable entre son voisin de garage et lui-même.

Ferrari, longtemps gangrenée par les luttes internes, ne souhaite pas voir ses pilotes se déchirer ouvertement, à l’instar de Red Bull, Toro Rosso ou encore Force India cette saison. Avec Kimi Räikkönen et Sebastian Vettel, qui, rappelons-le, n’a pas encore officiellement prolongé, la Scuderia tient la paire idéale. Amis en dehors des circuits, ces deux-là se respectent. Räikkönen, conscient d’être un cran au-dessous de son coéquipier, accepte de se mettre au service du leader du championnat. Sans broncher… ou tout du moins sans grand déballage de ses états d’âme dans la presse.

Des résultats toujours là

Si le choix de Räikkönen confère donc une certaine sérénité à Maranello, Ferrari n’oublie pas que son Finlandais est toujours capable de bons résultats en piste. A Monaco, si une stratégie douteuse de son équipe – clairement en faveur de Sebastian Vettel, soyons honnêtes – ne l’avait pas ralenti, il se serait imposé haut la main. En Hongrie, il aurait pu prendre l’ascendant sur Vettel. Mais là encore, il a joué le jeu de l’équipe, ne commettant aucune faute pour contenir la remontée des Flèches d’Argent et s’offrir un nouveau podium.

AFP
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Maurizio Arrivabene apprécie l’homme et le pilote. Surtout, le patron de l’écurie le sait : il ne pouvait pas trouver de meilleur lieutenant à sa tête d’affiche, Sebastian Vettel. Avec une monoplace aussi bien née que celle de cette saison et une paire de pilote aussi soudée, la Scuderia devrait encore être un adversaire de choix pour Mercedes.