Kosovo : l'Otan "condamne fermement" les attaques contre la KFOR

La police kosovare a fait usage lundi de gaz lacrymogène pour disperser des Serbes qui protestaient contre la prise de fonction de maires albanais dans les localités majoritairement serbes du nord du Kosovo.

Ces édiles ont été désignés à l'issue des élections locales organisées par les autorités kosovares le 23 avril dans quatre municipalités en majorité peuplées de Serbes qui ont très largement boycotté ce scrutin : seuls quelque 1 500 électeurs, sur environ 45 000 inscrits, y ont pris part.

25 blessés dans les rangs de la Kfor

La force de l'Otan déployée au Kosovo (Kfor) avait renforcé sa présence dans le nord mais s'est vue reprocher lundi par Belgrade de ne pas suffisamment protéger la minorité serbe face aux "usurpateurs de la démocratie".

Dans les affrontements survenus dans la journée, la Kfor a déploré 25 blessés dans ses rangs suscitant l'indignation de l'Otan qu a dénoncé des "attaques inacceptables".

Des tensions récurrentes

Les poussées de tension sont fréquentes dans le nord du Kosovo, ancienne province serbe qui a proclamé en 2008 son indépendance, jamais reconnue par la Serbie.

Quelque 120 000 Serbes vivent au Kosovo, peuplé d'1,8 million d'habitants très majoritairement albanais.

Les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l'Italie et l'Allemagne avaient appelé dès vendredi les autorités du Kosovo "à revenir immédiatement sur leur décision" de déployer leurs forces spéciales, ajoutant être aussi "préoccupés par la décision de la Serbie de relever le niveau de préparation de ses forces armées".