"Là-bas au moins, il sera bien traité", l’Argentine valide le choix de Messi de rejoindre Miami

"Là-bas au moins, il sera bien traité", l’Argentine valide le choix de Messi de rejoindre Miami

Ils auraient sans doute préféré Barcelone, et secrètement certains nourrissaient peut-être le rêve de le voir dans la Liga Argentina. Mais pour beaucoup à Buenos Aires, savoir Messi à Miami signifie qu'à la différence de Paris, il "sera bien traité". L'annonce, après des jours d'intenses spéculations, que le capitaine de l'Albiceleste rejoint la Floride soulevait bien quelques interrogations. A commencer par le niveau sportif de la Major League Soccer et sur ce que cela pourrait signifier pour le numéro 10 de l'équipe d'Argentine qui, a 36 ans, a la Copa America de l'année prochaine dans le viseur et n'a rien dit de ses intentions à plus long terme en sélection.

Les supporters du PSG accusés d'avoir "moins de bon sens qu'un moine reclus"

Mais dominait surtout le soutien du choix de Messi, et la volonté qu'il soit "heureux". "Leo, où tu vas nous te suivrons! Si tu es heureux, nous aussi. A partir d'aujourd'hui, l'Inter Miami a un nouveau supporter!", a tweeté le président de la Fédération argentine (AFA), Claudio Tapia. Car les sifflets du Parc des Princes adressés au héros national aux sept Ballons d'or, aux 102 buts en sélection, étaient particulièrement mal passés en Argentine, a fortiori depuis le titre mondial conquis au Qatar qui a fait entrer Messi dans la légende an apportant à son pays une 3e étoile tant attendue.

"On savait qu'il devait partir de Paris, il n'aurait jamais dû être tant maltraité, confie à l’AFP Sandra Oldani, employée de 60 ans. Mais après ses succès et toutes les joies qu'il nous a données, il mérite d'aller où il veut... on en fait cadeau au monde!" "J'aurais aimé qu'il aille à Barcelone, parce qu'on sent que là-bas les gens l'aiment, et comme on dit, rien de tel que chez soi. Mais surtout n'importe où ailleurs qu'au PSG, vu comme ils le traitaient", opine Matias Carrizo, un vendeur ambulant de 26 ans, dans les rues de Buenos Aires.

La presse s'est au long de la saison montrée à plusieurs reprises incrédule face aux sifflets essuyés à Paris par celui qu'ils considèrent comme le plus grand. Et mardi encore, un journaliste vétéran et respecté adressait une lettre ouverte "à (ses) amis supporters parisiens", selon lui passés à côté du sujet Messi. "Les gars, vous avez moins de bon sens qu'un moine reclus. Vous aviez dans la même équipe Messi, Mbappé et Neymar, et vous n'avez pas arrêté de vous plaindre", leur écrit-il. "Depuis la tribune vous avez boycotté une équipe qui avec un peu plus de temps aurait pu être championne de tout (...) Mûrissez, les gars".

Les journalistes spécialisés disent comprendre ce choix, et soulignent, comme Daniel Guiñazu, spécialiste du football au quotidien Pagina 12, la décision parfaitement "raisonnable de quelqu'un qui veut vivre les dernières années de sa carrière, sans la pression que représente le football européen, où depuis 18 ans, il a de toute façon gagné tout ce qui pouvait se gagner". Et puis il y a l'aspect économique et contractuel, dont on ne connaît pas encore les contours, soulignait le journaliste, évoquant des informations sur une possible prise de participation de Messi dans le club floridien. Sans oublier le "choix de vie, plutôt que vers une Arabie saoudite qui lui offrait 600 millions mais une culture qui n'était pas la sienne".

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Sur le chemin de Paris à Miami s'éteint sans doute un peu plus au passage "le rêve marginal de ceux qui se demandent encore à quel âge Messi reviendra-t-il jouer à Newell's Old Boys (le club de son enfance à Rosario, NDLR). A 40 ans ? 45 ans ? 50 ans ?" s'amuse Horacio del Prado, autre nom célèbre du journalisme sportif en Argentine. Bien sûr, on aurait pu se dire qu'"en pensant à la Copa America 2024, Messi irait jouer dans un championnat, ou une équipe, plus compétitive", souligne Hernan Cabrera, journaliste spécialiste de Newell's.

Article original publié sur RMC Sport