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L’adieu de Jérôme Béglé, directeur du JDD : « Philippe Tesson, au revoir et merci »

Il arrivait toujours à une minute du lever de rideau. Empressé, affable, flanqué de sa femme Marie-Claude puis de sa fille ­Stéphanie. Une soirée de ­Philippe Tesson commençait immanquablement au théâtre. Au Vieux-Colombier ou à Édouard-VII, à l’Odéon ou à La Michodière. Il applaudissait, réconfortait et félicitait les comédiens en loge avant d’écrire avec des mots simples mais réfléchis pourquoi on devait voir cette pièce. Puis Philippe dînait dans une brasserie. Il fallait que cela soit joyeux, convivial, entrecoupé d’éclats de rire, informé.

Ces dernières années, ces rituels étaient complétés par une halte indispensable au Théâtre de Poche, qu’il avait acheté en 2012 et refait de fond en comble. Il saluait spectateurs, employés et comédiens et s’enquérait de tout. Les représentations avaient-elles été bonnes ? Pas d’incident ? Qui était venu ? La salle avait-elle applaudi ? Les planches de ­fromages ou de charcuterie servies au foyer avaient-elles été appréciées ? Y avait-il une comédienne à rassurer, à consoler, à conseiller ?

Dans un monde amer, noir, rancunier, revanchard, Tesson multipliait les attentions, les sourires, la bienveillance, les enthousiasmes, la mise en avant des talents de l’autre…

Un peu de lumière qui s’en va

Shakespeare était sa référence ultime, mais Philippe Tesson n’avait pas d’œillères. Ibsen, Molière, Jon Fosse, Strindberg, Marivaux, Ionesco, Thomas ­Bernhard figuraient dans les étages supérieurs de son panthéon. Trois générations de drama...


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