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L’Assemblée nationale va enquêter sur les dérives des fédérations sportives, après les multiples scandales

L’Assemblée nationale va enquêter sur les dérives des fédérations sportives, après les multiples scandales

Alors que la Coupe du monde de rugby arrive à l’automne et les Jeux olympiques dans un peu plus d’un an, le groupe écologiste souhaite faire la lumière sur les dysfonctionnements qui touchent de nombreuses fédérations, mais aussi le Comité national olympique et sportif français (CNOSF). La semaine dernière, la présidente du comité Brigitte Henriques a ainsi démissionné, sur fonds de tensions avec son prédécesseur et une plainte du Parquet national financier.

La députée à l’initiative de cette commission, Sabrina Sebaihi, se dit "inquiète" face à la situation du sport français. "Les parents vont-ils continuer à faire confiance aux fédérations ? Il faut que le sport français fasse sa mue", explique l’élue des Hauts-de-Seine.

La députée identifie trois axes de travail :

  • La corruption : parmi les cas les plus récents, les fédérations de tennis et de rugby sont impliquées dans des affaires de ce type

  • Les discriminations, qu’elles soient racistes, homophobes ou de genre

  • Les violences sexuelles et sexistes : les cas les plus médiatisés concernent la fédération de gymnastique, de football ou de sports de glace.

De nombreuses auditions en perspective

A l’Assemblée nationale, chaque groupe peut déposer une demande de commission d’enquête par an. Cette commission, composée de 30 députés, peut auditionner pendant six mois différentes personnalités. Une convocation d’une commission d’enquête ne peut pas être refusée, et la personne témoigne sous serment.

Pour cette commission d’enquête, les députés réfléchissent déjà à différents profils à interroger: les membres des directions de fédérations, les responsables politiques (notamment au ministère des Sports), mais aussi les sportifs, victimes d’agression ou de discrimination, pour qu’ils puissent expliquer les manquements auxquels ils ont fait face.

Et la commission d’enquête ne veut pas se concentrer uniquement sur les incidents les plus récents. La députée Sabrina Sebaihi prend l’exemple de l’affaire des quotas qui avait ébranlé le foot français en 2011, ou les cas d’agressions sexuelles, sur mineurs, dans différentes fédérations. "On doit revenir dans le temps, car dans certains cas des victimes ont pris la parole mais elles n’ont pas été écoutées, ajoute-t-elle. On a refusé de prendre en compte leurs témoignages, voire on a tout faire pour étouffer l’affaire et ne pas en parler..."

La commission devrait également se pencher sur la gestion financière des fédérations, et les dérives qui émergent ces dernières années : "Pendant longtemps, les responsables des fédérations étaient d’anciens sportifs, bénévoles, remarque Sabrina Sebaihi. Aujourd’hui on a dans les directions des hommes politiques, des hommes d’affaires, qui brassent des millions d’euros, et notamment de l’argent public. Il faut de la transparence."

Cette commission se penchera exclusivement sur les institutions publiques du sport français, ce qui implique donc le ministère des Sports, les fédérations et le Comité olympique. Cette commission, une fois validée, devrait entamer ses travaux d’ici un mois.

Article original publié sur RMC Sport