Comment l’Europe a sauvé l’archet français en pernambouc

Jeu d'archet sur les cordes d'une contrebasse, une musicienne pratique la musique dans sa chambre.  - Credit:KARINE PERON LE OUAY / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Jeu d'archet sur les cordes d'une contrebasse, une musicienne pratique la musique dans sa chambre. - Credit:KARINE PERON LE OUAY / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

C'est un combat diplomatique mené à coups d'archet ou, plutôt, à fleurets mouchetés : la commercialisation du pernambouc, cet arbre qui ne pousse qu'au Brésil, a été sauvée par l'Union européenne. Pour le plus grand soulagement des luthiers et artistes jouant de l'archet en pernambouc, la 19e Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) a ratifié, par consensus, que cette essence de bois, aussi appelée Paubrasilia echinata, restera commercialisable et pourra circuler à l'international.

Le Brésil de Bolsonaro souhaitait, pour de bonnes raisons, augmenter le degré de protection du pernambouc en classant cette espèce dans l'annexe I de la Convention des espèces, celle qui interdit toute exploitation et circulation à l'étranger. L'espèce est menacée de disparition et fait l'objet d'un trafic illégal. Deux arguments forts qui ont d'abord convaincu la France et l'Union européenne de soutenir le Brésil. Une catastrophe annoncée pour les luthiers français, considérés parmi les meilleurs au monde dans l'archèterie.

Un artisanat français d'excellence

Sans parler des tracasseries pour les violonistes, altistes, violoncellistes et contrebassistes… Les musiciens disposant de tels archers auraient dû déclarer leurs archets en pernambouc à chaque passage de frontières. Problème : la traçabilité des archets est très défaillante. Tous ne peuvent prouver la provenance de leurs archets. Cette interdiction aurai [...] Lire la suite