La fin d’une ère aux San Antonio Spurs ?

NBA – Confrontée cet été aux départs de deux de ses légendes, Manu Ginobili et Tony Parker, et de son meilleur joueur Kawhi Leonard, la franchise texane aborde la saison 2018/19 avec beaucoup de moins de certitudes que d’habitude. De là à penser que son incroyable série de 21 qualifications consécutives en play-offs va prendre fin ?

Manu Ginobili et Tony Parker ne porteront plus le maillot des San Antonio Spurs
Manu Ginobili et Tony Parker ne porteront plus le maillot des San Antonio Spurs

Pour la première fois depuis 18 ans, une éternité à l’échelle de la NBA, San Antonio va débuter une saison sans Tony Parker ou Manu Ginobili dans son effectif. Le Français (36 ans) a signé cet été aux Charlotte Hornets, tandis que l’Argentin a pris sa retraite, à 41 ans. Quadruple champions NBA avec les Spurs (2003, 2005, 2007 et 2014), le meneur et l’arrière étaient tous deux remplaçants l’an passé (un statut habituel pour Ginobili, qui a encore rendu de fiers services), mais leur départ symbolise la fin de l’ère du mythique Big Three qu’ils formaient avec Tim Duncan (retraité depuis 2016).

Une ère particulièrement glorieuse pour les Spurs, abonnés aux play-offs depuis l’arrivée de Duncan en 1997. Au total, la franchise entraînée par Gregg Popovich reste sur 21 participations consécutives à la post-saison, un exploit monumental, à une longueur du record absolu en la matière, établi par les Philadelphia 76ers (et par leurs “ancêtres”, les Syracuse Nationals) entre 1950 et 1971. Cette saison, les Spurs de Popovich peuvent donc un peu plus entrer dans l’histoire en égalant ce record, mais il faudra pour cela se remettre d’un été particulièrement agité.

Kawhi Leonard bouleverse les plans des Spurs

En plus de ses deux légendes vieillissantes, San Antonio a en effet perdu cet été son franchise player, Kawhi Leonard, MVP des finales NBA en 2014 et meilleur défenseur de la Ligue les deux années suivantes. Celui-ci restait par ailleurs sur une saison presque blanche (seulement 9 matchs joués), au cours de laquelle la mauvaise gestion d’une blessure à la hanche a fait naître des tensions entre le clan du joueur et la direction des Spurs. Jusqu’au point de non retour : dès le début de l’été, le joueur a demandé son transfert, obtenu quelques semaines plus tard par un échange avec les Toronto Raptors (Kawhi Leonard et Danny Green contre DeMar DeRozan et Jakob Pöltl).

Inconcevable il y a encore un an, le départ de Leonard, qui incarnait l’avenir de San Antonio, bouleverse les plans de la franchise texane, à court comme à moyen terme. S’ils ont récupéré avec DeRozan un joueur de calibre All-Star, scoreur d’élite, difficile de penser que les Spurs ont gagné au change, tant Kawhi Leonard s’était imposé, avant l’embrouillamini de la saison dernière, comme l’un des tout meilleurs joueurs de NBA, des deux côtés du terrain. Privé du talent du Leonard, ainsi que de l’expérience et de la science du jeu de Tony Parker, Manu Ginobili, mais aussi Danny Green (qui était l’arrière titulaire de la franchise depuis 2012), les Spurs vont devoir reconstruire.

Dejounte Murray blessé, une épine de plus dans le pied de Popovich

Le processus de transition est heureusement déjà engagé depuis la saison dernière, par contrainte, les Spurs ayant donc dû se débrouiller sans Kawhi Leonard pour se qualifier en play-offs (7es de la conférence Ouest, battus par Golden State au premier tour) en s’articulant autour de l’intérieur All-Star LaMarcus Aldridge, mais aussi par choix. Au cours de la saison régulière, Popovich avait ainsi organisé l’intronisation du prometteur meneur Dejounte Murray (22 ans) dans le cinq de départ, avec succès puisque Murray a été élu en juin dans le deuxième meilleur cinq défensif de la NBA (All Defensive Second Team). Las, le jeune meneur vient d’être victime, lors d’un match de préparation, d’une rupture des ligaments croisés du genou gauche et sera indisponible toute la saison.

La malchance n’épargne donc pas non plus les Spurs et Gregg Popovich, qui devra également se passer jusqu’en décembre de l’athlétique rookie Lonnie Walker (blessé au ménisque). Si ces contretemps réduisent sa marge de manœuvre, ils n’empêcheront sans doute pas le génial entraîneur d’origine serbo-croate de bâtir une équipe solide autour du duo Aldridge-DeRozan, d’autant plus que San Antonio a enregistré cet été les signatures de joueurs de complément rompus aux joutes de la NBA (Marco Bellinelli, Dante Cunningham, Quincy Pondexter). Si elle a perdu cet été quelques uns de ses plus illustres représentants, l’identité si spécifique des Spurs, fondée sur le travail et le sens du collectif, survit à travers son coach historique, en place depuis 1996. A tel point que sa seule présence constitue une raison de penser que les Spurs peuvent se sortir de l’infernale conférence Ouest pour accrocher au printemps prochain une 22e qualification consécutive en play-offs…

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