La question de la semaine : Gordon Hayward retrouvera-t-il son meilleur niveau ?

NBA – Après un an sans jouer en raison d’une grave blessure à la cheville, Gordon Hayward a connu une première moitié de saison délicate avec les Boston Celtics. Irrégulier dans ses performances, l’ancien du Jazz est encore loin d’avoir retrouvé la pleine possession de ses moyens. Reviendra-t-il un jour au niveau qui lui avait permis d’être All-Star en 2017 ?

Après sa grave blessure, Gordon Hayward retrouve peu à peu ses sensations
Après sa grave blessure, Gordon Hayward retrouve peu à peu ses sensations

Les fans de basket du monde entier garderont longtemps en mémoire le terrible souvenir du premier match de la saison NBA 2017/18 entre Cleveland et Boston, et de l’effroyable blessure subie ce soir-là par Gordon Hayward, qui faisait ses débuts sous le maillot des Celtics. Après à peine six minutes de jeu, le numéro 20 de Boston s’était en effet brisé la cheville sur une mauvaise réception. Au-delà des images choquantes, on pouvait surtout craindre qu’il s’agisse du genre de blessures qui changent radicalement le cours d’une carrière, voire qui peuvent y mettre fin.

Hayward a cependant réussi à revenir sur les parquets, au prix de longs mois de rééducation. Après une saison blanche, il a en effet repris la compétition cette année, débutant véritablement sa carrière avec les Celtics. Le swingman (arrière ou ailier, poste 2 ou 3) a retrouvé son quotidien de joueur NBA (37 matchs joués cette saison sur 41 possibles), ce qui est déjà un succès en soi. Boston attend cependant encore de voir à l’œuvre l’ancien franchise player du Utah Jazz, celui que les C’s avaient recruté à prix d’or à l’été 2017 (Hayward est cette saison encore le joueur le mieux payé à Boston et le sixième plus gros salaire de toute la NBA).

Ça revient doucement

Dire que Gordon Hayward n’a pas encore retrouvé son meilleur niveau est en effet une évidence. Lui qui tournait à presque 22 points par match lors de sa dernière saison à Salt Lake City en marque près de deux fois moins cette année (11,3 points de moyenne). D’un soir à l’autre, ses performances au scoring ont été particulièrement irrégulières : le 31 décembre, il a ainsi signé un vilain zéro pointé en 22 minutes face aux San Antonio Spurs, avant d’inscrire 35 points (son meilleur total de la saison) en 32 minutes deux jours plus tard face à Minnesota… Hayward a d’ailleurs confirmé dans la foulée, enchaînant quatre matchs de suite à plus de 10 points marqués pour la première fois depuis son retour.

La série s’est arrêtée la nuit dernière lors de la défaite à Miami (6 points en 20 minutes), ce qui montre qu’il reste pas mal de chemin à parcourir, mais l’ailier semble vraiment en progrès, notamment sur le plan physique. Logiquement moins explosif et aérien qu’avant sa blessure, Hayward n’en est pas moins en train de retrouver une certaine vivacité, indispensable pour exister dans l’univers ultra-athlétique de la NBA. En termes d’impression visuelle par rapport à ses prestations du début de saison, souvent discrètes, parfois même timorées, l’évolution est incontestable. “Ça revient doucement, affirmait d’ailleurs l’intéressé, cité par Basket Session, après son carton contre les Timberwolves. Mes mouvements latéraux sont bien meilleurs qu’en début de saison par exemple. Je dois encore regagner en verticalité. Ma cheville est encore gonflée. J’ai toujours un traitement au quotidien. Je pense que ce sera bien mieux en avril ou mai.

Le cocon des Celtics, un atout pour Hayward

Dans son lent processus de retour vers les sommets, Hayward a été aidé par un changement d’approche de son coach Brad Stevens. Titulaire lors de ses 15 premiers matchs, l’ancien du Jazz a ensuite été repositionné en sixième homme. Moins exposé en sortie de banc, Gordon Hayward a cependant gardé un temps de jeu équivalent (un peu plus de 26 minutes par match en moyenne) et ses statistiques se sont sensiblement améliorées, notamment pour ce qui est de la réussite au tir. Cette réorganisation a par ailleurs permis aux Celtics de trouver un meilleur équilibre collectif et d’obtenir de meilleurs résultats.

Statistiques de Gordon Hayward sur ses 15 premiers matchs de la saison, tous en tant que titulaire (DR/stats.nba.com)
Statistiques de Gordon Hayward sur ses 15 premiers matchs de la saison, tous en tant que titulaire (DR/stats.nba.com)
Statistiques de Gordon Hayward sur les 22 matchs suivants, dont 21 en tant que remplaçant (DR/stats.nba.com)
Statistiques de Gordon Hayward sur les 22 matchs suivants, dont 21 en tant que remplaçant (DR/stats.nba.com)

Ancien coach d’Hayward à l’université de Butler, Stevens connaît parfaitement son joueur et a très bien compris que celui-ci a surtout besoin de temps pour retrouver la pleine possession de ses moyens, et la confiance qui va avec. La densité de talents au sein de l’effectif de Boston est d’ailleurs un atout en ce sens. Cette année, Gordon Hayward prend moins de 10 tirs par match, ce qui ne lui était plus arrivé depuis sa saison sophomore (2011/12), mais cela est aussi dû au fait que les Celtics ont beaucoup d’autres options en attaque. Le cocon bostonien semble en mesure de protéger Hayward et de lui permettre de revenir progressivement. L’ailier, qui fêtera ses 29 ans en mars, devra évidemment s’armer de patience, mais un exemple récent peut l’inciter à garder le moral : victime d’une double fracture tibia-péroné en août 2014, Paul George a lentement remonté la pente et a atteint cette année un niveau supérieur à celui qu’il avait avant sa blessure. Un précédent des plus inspirants, forcément…