La question de la semaine : qui sera élu coach de l'année ?

NBA – Particulièrement indécise cette saison, la course au titre de coach de l’année a tout de même fait émerger quelques favoris, pour des raison différentes. Parmi ces derniers, lequel a le plus de chances de soulever le trophée Red Auerbach le 24 juin prochain ?

Michael Malone et Doc Rivers sont deux des favoris pour le trophée de coach de l’année
Michael Malone et Doc Rivers sont deux des favoris pour le trophée de coach de l’année

A quelques jours de la fin d’une saison régulière riche en surprises, l’heure est déjà aux bilans et aux projections sur les trophées individuels de fin d’année (qui seront décernés le 24 juin lors de la cérémonie des NBA Awards). Parmi les débats qui agitent déjà les fans, les médias et les joueurs, l’un des plus animés concerne le titre de “Coach Of the Year” (COY), pour lequel les prétendants crédibles sont nombreux. Examinons les dossiers de quatre d’entre eux.

Mike Budenholzer a métamorphosé les Bucks

Arrivé l’été dernier à Milwaukee après cinq saisons chez les Atlanta Hawks, Mike Budenholzer a réussi l’exploit, en un été, de transformer radicalement le visage de la franchise du Wisconsin. Très inconstants ces dernières années et seulement 7es de la conférence Est en 2018, les Bucks sont devenus cette saison une machine à gagner qui caracole en tête et devrait finir avec le meilleur bilan de toute la Ligue. Meilleure défense et 3e meilleure attaque de NBA, Milwaukee produit depuis le mois d’octobre un basket brillant et efficace qui semble porter la marque de celui qui fut élu COY en 2015. Tous les joueurs qui étaient déjà là ont progressé, à commencer par la superstar Giannis Antetokounmpo, et les nouveaux ont été idéalement intégrés au dispositif (Brook Lopez, George Hill…). Dès sa première saison, “Coach Bud” a donc réalisé un sans faute qui pourrait être salué en juin prochain, même si, comme le soulignait Alex ce jeudi dans Triple Double, le probable sacre de Giannis en tant que MVP pourrait constituer un handicap pour son entraîneur.

Michael Malone, l’état de grâce

Coach principal depuis 2013, Michael Malone n’avait jamais réussi à mener son équipe en playoffs, que ce soit à Sacramento (une saison en 2013/14 avant d’être licencié au cours de la seconde) ou à Denver, qui a notamment fini 9e sur le fil l’an passé après une ultime défaite contre Minnesota. Le natif de New York a mis fin à cette mauvais habitude cette année, et avec la manière, puisque ses Nuggets se sont maintenus d’un bout à l’autre sur le podium de la redoutable conférence Ouest. Cette saison, tout ou presque a souri à Malone, qui a notamment réussi à faire beaucoup progresser son équipe en défense et a permis à son franchise player Nikola Jokic de s’épanouir au delà des prévisions. Le coach des Nuggets n’a pourtant pas été épargné par les pépins physiques de ses joueurs, mais il a toujours su trouver des solutions, faisant émerger plusieurs révélations dont les noms étaient quasiment inconnus en NBA en septembre dernier (Monte Morris, Malik Beasley, Torrey Craig). Scénariste principal de l’une des plus belles histoires de la saison, Michael Malone mériterait bien une récompense, d’autant plus que la réussite des Nuggets est clairement perçue comme celle d’un collectif.

Doc Rivers, star des Clippers

Invité inattendu du top 8 à l’Ouest, les Los Angeles Clippers semblaient pourtant souffrir sur le papier, avant le début de la saison, d’un déficit de superstars. Cela ne s’est pas du tout vu ces six derniers mois, notamment parce que le coach Doc Rivers a mis sur pied un système parfaitement huilé, où chaque joueur est à sa place et se donne à fond pour aider l’équipe dans son domaine. Étiqueté depuis son passage à Boston comme un coach surtout doué pour gérer les vedettes et leurs egos surdimensionnés, le “Doc” est parvenu à se réinventer, et à insuffler à ses troupes une sorte d’esprit commando qui ne s’est jamais démenti, même après le départ du plus gros scoreur de l’équipe, Tobias Harris (tradé aux Sixers en février). Quel que soit leur destin en playoffs, les Clippers auront déjoué les pronostics cette saison, se payant notamment le luxe de ridiculiser les voisin des Lakers. Rivers, lui, a brillamment répondu à ses détracteurs et pourrait, en tant que principal homme fort de sa franchise, décrocher en juin un deuxième trophée de COY, 19 ans après le premier !

Kenny Atkinson, la surprise du chef

Dans les pronostics du début de saison, peu nombreux étaient ceux qui plaçaient les Brooklyn Nets parmi les équipes amenées à jouer les playoffs à l’Est. Si la franchise new-yorkaise n’a pas encore valide sa qualification, elle a figuré pendant les trois quarts de la saison dans le top 8, grâce à un jeu très abouti. Variée, éminemment collective et portée par quelques individualités brillantes (le virevoltant meneur D’Angelo Russell ou le shooteur d’élite Joe Harris), l’attaque des Nets en a fait souffrir beaucoup cette saison et le crédit en revient principalement au coach qui dirige l’équipe depuis trois ans maintenant. Très proche de ses joueurs, Atkinson a pourtant dû revoir ses plans mi-novembre après la blessure de Caris LeVert, qui était sa première option offensive pendant le premier mois de compétition. L’ancien meneur, notamment passé par cinq clubs français entre 1999 et 2004, a relevé le défi et élevé son groupe bien au-delà des attentes. Une raison suffisante de le considérer comme un candidat très sérieux au COY, même s’il est parmi les prétendants celui dont l’équipe a remporté le moins de matches.

La discussion ne se limite bien sûr pas à ces quatre noms et des coachs comme Nick Nurse (Toronto Raptors), Nate McMillan (Indiana Pacers) ou Quin Snyder (Utah Jazz) ont eux aussi marqué les esprits cette saison. Si l’on se fie au palmarès des dernières années, il y a cependant de très bonnes chances pour que l’heureux élu figure dans la liste ci-dessus. Et puisqu’il faut se mouiller, on mettrait bien une petite pièce, à l’instar de Bastien de TrashTalk ce jeudi dans Triple Double, sur Michael Malone, notamment parce que la fantastique et inattendue saison des Nuggets mérite d’être récompensée par un trophée individuel et que dans cette optique, le COY est sans doute celui qui convient le mieux…