La victoire d’un groupe, d’une équipe, d’une famille

ÉQUIPE DE FRANCE – « Le groupe vit bien ». Tout au long de la compétition, les joueurs l’ont revendiqué devant la presse, sur les réseaux sociaux… Cette « famille » est devenue championne du monde.

« Le groupe vit bien ». Une phrase qui veut tout et rien dire à la fois. C’est aussi une formule classique pour éteindre certains feux, détourner l’attention. Un refrain connu, tel que « l’important, c’est les trois points » ou « l’équipe passe avant tout ». Pourtant, si l’équipe de France est montée sur le toit du monde pour la deuxième fois de son histoire, c’est avant tout grâce à ce groupe qui « vit bien ».

Il faut l’avouer, les hommes de Didier Deschamps n’avaient pas le plus beau jeu du Mondial. Ils ont parfois frôlé la rupture, notamment face à la Belgique et la Croatie. Mais cette équipe a tenu grâce à son cœur. Depuis le premier jour du rassemblement à Clairefontaine, ce groupe était convaincu de pouvoir remporter cette Coupe du Monde. Convaincu de leur force, de leur talent. Il fallait « simplement » que ces talents forment un collectif. Ils l’ont fait, avec une force de caractère qui force le respect.

Durant les six derniers mois et la qualification laborieuse pour la Russie, les Bleus ont été critiqués. « Une équipe sans leader, sans fond de jeu ». De Didier Deschamps, à Hugo Lloris, en passant par Kylian Mbappé, Raphaël Varane, Paul Pogba et même Antoine Griezmann, tous ont été remis en question par la presse et une partie du public. L’exemple le plus fort est celui du joueur de Manchester United qui a été sifflé par les supporters français à Nice face à l’Italie.

Rires, intensité, chambrage

Dans cette difficulté, ce groupe s’est soudé. Guidé par leur sélectionneur, ils ont mis leur tripes sur le terrain. Ils en ont été récompensés de la plus belle des manières en étant sacrés champions du monde. Une fin difficilement imaginable, sauf pour eux, même si les prémices de cette joie de vivre étaient perceptibles dès le premier entraînement des Bleus à Clairefontaine. Rires, intensité, chambrage, les séances de l’équipe de France ont été animés, toujours, et sont le parfait résumé de cette vie de groupe. Cette équipe ne « lâche rien » selon Didier Deschamps.

Les remplaçants n’ont pas boudé, ils ont été d’un immense soutien pour les titulaires. À l’image du jeune retraité Adil Rami. Le défenseur de l’OM n’a pas disputé la moindre minute en Russie, pourtant, il a confié son bonheur après la victoire et ses mots ont été forts. « Cette victoire, ce sacre, c’est les joueurs, c’est le groupe. Je n’ai jamais vu un groupe pareil. Là c’était beau, incroyable de voir une équipe de France avec de la musique avant une finale de Coupe du Monde, tout le monde chantait, dansait. Dans le vestiaire, il y a eu de la concentration. Tout le monde a assuré, on a eu beaucoup de maturité malgré la présence de beaucoup de jeunes. Avant la finale, je me suis dit ce n’est pas possible. Moi, j’ai de la maturité, de l’expérience. Mais l’expérience ça fait trop réfléchir. Les gamins là, on aurait dit qu’il jouait un tournoi de quartier (rires). Ils étaient relâchés, ils rigolaient. Et là, les anciens, on s’est dit : “on les laisse comme ça, on verra plus tard” ». Grand bien leur a pris.

“Ils ne seront plus jamais les mêmes”

Cette équipe est insouciante, mais déterminée. Elle prouve que sans un collectif, sans une unité, rien n’est possible. Il suffit de voir le Mondial de Pogba et Griezmann. Les deux têtes d’affiche de l’équipe ont su se mettre « chiffon » sur le terrain et ainsi entraîner leur coéquipier vers les sommets. « Ils ne peuvent pas se rendre compte. Même s’ils prennent des chemins différents, ces vingt-trois joueurs seront liés à vie par cet événement. Ils ne seront plus jamais les mêmes », a confié le sélectionneur français. Pourvu qu’ils ne changent pas trop tout de même.

Et si jamais vous doutez encore de ce groupe qui « vit bien », que vous pensez que c’est une histoire romancée par la presse, allez jeter un coup d’œil sur Instagram, sur les comptes de Pogba, Kimpembe ou Mendy. Jugez par vous-même.