L'Algérienne Ines Ibbou, la plus connue des joueurs de tennis anonymes

Bien sûr, l'US Open et ses histoires de bulle sont loin. Bloquée en ­Tunisie, Ines Ibbou n'a plus disputé de tournoi depuis mars et ceux qu'elle fréquente ne brillent pas des mêmes feux. Reste que, en éclairant sur sa vie de joueuse de l'ombre, l'Algérienne est devenue à 21 ans la plus connue des anonymes. Début mai, elle s'est attaquée aux volets inégalitaires du tennis dans une vidéo de neuf minutes. Écueils administratifs et financiers, manque de structures et de compétitions en Afrique… Le récit avait suscité la bienveillance de voix qui portent, de Billie Jean King à Venus Williams en passant par Nick Kyrgios.

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Si l'impact a été retentissant, c'est qu'il s'agissait d'une réplique à une pointure. Interrogé sur le fonds de soutien aux joueurs de seconde zone, l'Autrichien Dominic Thiem venait de manier la condescendance : "Beaucoup ne sont pas très professionnels, je ne vois pas pourquoi je devrais leur donner de l'argent." L'envie de répondre a été immédiate car la 618e joueuse mondiale s'est "sentie touchée au plus profond", dit-elle aujourd'hui, dans l'attente de 750 dollars dudit fonds. "Ce mépris, c'était la goutte de trop, ajoute-t‑elle. Ça montrait que beaucoup ne connaissent pas la précarité du milieu." Elle n'a pas eu de retour direct du 3e mondial. Mais elle apprécie le fait d'avoir "pu tisser une relation plus personnelle avec quelques légendes". Ou encore d'avoir été élue dans le panel des joueurs...


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