Lamouchi - Ben Arfa, galette-saucisse sauce piquante

LIGUE EUROPA – Depuis son arrivée à Rennes, Sabri Lamouchi propose un jeu attrayant et efficace. Sublimé par Hatem Ben Arfa ? L’ancien Parisien a toutes les cartes en main pour devenir le facteur X du coach breton.

Ben Arfa, tout sourire en rouge et noir (AFP)
Ben Arfa, tout sourire en rouge et noir (AFP)

À Nice (2-1), dans son ancien jardin, Hatem Ben Arfa est resté sur le banc. Pour mieux revenir sur la scène européenne, à domicile face aux Tchèques de Jablonec ce soir (18h55) ? Ça, seul Sabri Lamouchi le sait. Ce qui est sûr, c’est que le coach breton a pris l’international français (31 ans, 15 sélections, 2 buts) dans son groupe. Et qu’à terme, il compte bien intégrer Ben Arfa dans son système. Quitte à l’adapter, comme souvent, mais sans tout révolutionner. Car l’association Lamouchi – Ben Arfa a tout pour fonctionner naturellement.

Place aux talents

« Hatem, c’est un magicien » disait l’entraîneur de 46 ans après une victoire face à Bordeaux (2-0). Avant de préciser ses idées : « il faut qu’il soit dans le coeur du jeu, là où il est le plus déstabilisant ». Soit en faire le digne successeur de Wahbi Khazri, parti du côté de Saint-Etienne, dans une position libre de 9 ½. Avec pour partenaire des hommes de la trempe de Jordan Siebatcheu ou M’baye Niang, arrivés cet été pour occuper la pointe de l’attaque bretonne, et Ismaïla Sarr, Benjamin Bourigeaud ou Romain De Castillo sur les côtés, Ben Arfa peut régaler et se régaler. D’autant qu’il pourra varier les plaisirs, de la passe à la provocation.

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Car une autre association est attendue à Rennes : celle l’ancien Parisien et de Clément Grenier (27 ans), arrivé lui aussi cet été, provenance Guingamp. L’autre produit de la formation lyonnaise possède entre ses pieds toute la palette technique pour combiner avec Ben Arfa. Quitte à devoir reculer de quelques mètres sur le terrain, impliquant des tâches défensives dont Grenier n’est pas forcément friand. Reste que l’entente peut faire des merveilles. Et qu’en cas de défaillance de l’un ou l’autre, il faudra garder un œil attentif sur Rafik Guitane (19 ans), le délicieux numéro 10 venu du Havre.

Mouvements et déséquilibres

En résumé, Sabri Lamouchi a le choix des armes au terme d’un mercato estival intense (28 mouvements entre les arrivées et les départs). Ça tombe bien, l’ancien sélectionneur de la Côte d’Ivoire adore ça. N’hésitant pas à faire évoluer son système au gré des adversaires et de la forme de ses joueurs, Arrigo Sabri propose souvent un jeu entraînant, fait de pressing haut et de déséquilibres. Avec un certain succès : en terminant par trois victoires – dont une au Parc des Princes – et deux nuls, l’ancien milieu d’Auxerre, Monaco, Parme ou l’OM a réussi à qualifier Rennes pour la Ligue Europa d’une jolie 5e place derrière Paris, Monaco, Lyon et Marseille, mais devant Bordeaux, Saint-Etienne, Nice ou Nantes. Loin d’être anodin.

Désormais, Sabri Lamouchi et Hatem Ben Arfa ont une mission : permettre au Stade Rennais de gagner sa première rencontre de poules en C3, après un triste bilan de zéro victoires en 2005, 2007 et 2011. L’expérience des deux hommes (40 matchs européens pour Ben Arfa, sélectionneur de la Côte d’Ivoire à la Coupe du Monde 2014 pour Lamouchi, entre autres) devrait y aider. La composition du groupe K aussi. Quand le SRFC devait se farcir un groupe aux faux-airs de Ligue des Champions en 2011 (Atlético de Madrid, Udinese, Celtic Glasgow), il ne rencontra cette années que des seconds couteaux, au mieux, venus de Jablonec, Astana ou Kiev. Ainsi, ce soir, le Rennes-Jablonec sonne furieusement comme un match face à un Petit Poucet. Ça tombe bien : la dernière fois qu’Hatem Ben Arfa a disputé une rencontre officielle, c’était contre Avranches, en Coupe de France, et il avait signé un doublé. Il y a 533 jours, déjà.