L'ancien de la DGSI, impliqué dans l'affaire de soupçons de trafic d'influence au PSG, obtient qu'une juge enquête sur ses accusations de discrimination

Sollicité par l'AFP, le parquet de Nanterre a confirmé l'ouverture de cette information judiciaire le 9 mai des chefs de discrimination fondée sur la religion, harcèlement moral et dénonciation calomnieuse. Dans sa plainte avec constitution de partie civile de juillet 2022, dont l'AFP a eu connaissance, cet homme de 45 ans affirme disposer de solides états de service, notamment dans la "lutte contre l'islamisme radical".

Mais d'après lui, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), "et particulièrement certains de ses membres", puis le ministère de l'Intérieur, l'auraient écarté au "prétexte d'une supposée ‘radicalité’", provoquant des incidents "injustifiés et vexatoires". Episode marquant d'après le plaignant, le retrait en 2014 de son habilitation "secret défense" - une autorisation de consulter des informations classifiées -, qui l'a amené à un "burn-out".

Malik Naït-Liman assure avoir retrouvé des "affiches à caractère raciste et discriminatoires devant son poste de travail (...) afin de le ‘pousser’ au départ", et plus généralement en 2014 avoir été témoin de "propos dégradants réguliers" à l'encontre des musulmans. Toujours selon la plainte, le ministère de l'Intérieur a justifié le retrait de l'habilitation par des "vulnérabilités" de Naït-Liman, notamment dans son entourage ou ses fréquentations. L'intéressé conteste cela.

Il démissionnera en juin 2018 de la police, intégrée en 1999, et deviendra un temps référent supporter du PSG. "Notre client dénonce un acharnement hors norme et des méthodes déloyales de la DGSI depuis 2013. Il est primordial qu'un juge puisse investiguer sur ces pratiques arbitraires qui profitent de l'opacité dans le fonctionnement de nos services spécialisés de renseignement", ont commenté ses avocats, Me William Bourdon et Vincent Brengarth.

Dans l'information judiciaire sur un possible trafic d'influence autour du PSG, Malik Naït-Liman est mis en examen, soupçonné, avec d'autres personnes, d'avoir utilisé son réseau pour obtenir des informations secrètes au profit du club de foot parisien. Il a saisi la cour d'appel pour obtenir l'annulation de cette procédure.

Article original publié sur RMC Sport