L'Australie refuse un accord de sponsoring entre la FIFA et l'Arabie saoudite pour la Coupe du monde féminine

Gianni Infantino, président de la FIFA. (A. Mounic/L'Équipe)

Le gouvernement australien et la Fédération nationale de football sont parvenus lundi à un « consensus clair » sur le fait qu'un accord de sponsoring de la FIFA avec l'Arabie saoudite ne correspond pas à leur vision de la Coupe du monde féminine 2023.

La Coupe du monde féminine débutera dans quatre mois et demi, et les sponsors de la compétition n'ont toujours pas été officialisés. Début février, les Fédérations australienne (Football Australia) et néo-zélandaise (New Zealand Football), qui organisent l'événement sur leur sol, déclaraient ne pas avoir été consultées par la FIFA, à la suite d'informations selon lesquelles Visit Saudi (l'office du tourisme d'Arabie saoudite) deviendrait l'un des sponsors majeurs du Mondial. Ce lundi, Football Australia a annoncé les conclusions des discussions à ce sujet avec ses partenaires commerciaux et le gouvernement australien.

« Un consensus écrasant s'est dégagé sur le fait que ce partenariat ne correspond pas à notre vision collective du tournoi et ne répond pas à nos attentes, a déclaré James Johnson, président de l'instance, dans un communiqué. Bien que le partenariat n'ait pas été confirmé par la FIFA, sur la base des consultations que nous avons eues avec notre communauté, les principales parties prenantes et notre propre position, nous ne serions pas à l'aise avec ce partenariat. Nous attendons plus de clarté et d'informations de la part de la FIFA. »

La FIFA n'a pour l'heure pas répondu à ces critiques. Mais, selon les informations du Sydney Morning Herald, son président Gianni Infantino s'apprêterait à abandonner la piste menant à Visit Saudi. Les premières informations sur le contrat de sponsoring avaient en effet suscité des critiques virulentes de la part de plusieurs parties, dont d'anciens joueurs et des militants des droits de l'homme.

lire aussi : Toute l'actualité de la Coupe du monde féminine

L'ancien international australien Craig Foster a déclaré que l'accord serait « honteux à l'extrême », tandis que l'attaquante américaine Alex Morgan a assuré que cela n'avait « moralement » aucun sens. Amnesty International Australie a estimé qu'il était « ironique » qu'un organisme de tourisme saoudien sponsorise le tournoi féminin, car les femmes saoudiennes « ne peuvent même pas avoir un emploi sans l'autorisation de leur tuteur masculin ».