Le Bayern Munich, le bon choix pour Benjamin Pavard ?


MERCATO – Depuis son bel été russe, Benjamin Pavard était courtisé par le Bayern Munich. Le club bavarois est passé à l’action et s’est offert le champion du monde « à la frappe de bâtard ». Le Français rejoindra l’actuel deuxième de Bundesliga l’été prochain.

C’est un transfert qui n’étonnera personne. Le Bayern Munich s’est attaché les services de Benjamin Pavard (22 ans) pour 35 millions d’euros. Le joueur terminera la saison avec Stuttgart et rejoindra l’actuel deuxième de Bundesliga l’été prochain, où il a signé un contrat de cinq ans. Depuis son titre de champion du monde avec l’équipe de France, le défenseur polyvalent était courtisé, pour ne pas dire plus, par le club entraîné par Niko Kovac, mais il avait décidé de rester avec le VfB.

En équipe de France, Pavard a fait preuve d’une incroyable fragilité

Aussi logique que soit ce transfert, il soulève plusieurs interrogations. La première concerne le niveau de Benjamin Pavard. En effet, l’ancien lillois a totalement raté sa première partie de saison avec les Bleus, mais aussi avec Stuttgart. En équipe de France, Pavard a fait preuve d’une incroyable fragilité sur son côté droit. Erreur(s) de placement, manque d’agressivité, timing douteux… Il a inquiété. En club, il vit tout simplement un début de saison cauchemardesque (Stuttgart est 16ème). Aligné au poste de défenseur central droit dans une défense à trois, le joueur de 22 ans est méconnaissable. Il a terminé son année 2019 le 9 décembre dernier en se blessant (déchirure musculaire à la cuisse droite) en marquant… contre son camp. Pavard possède un vrai potentiel, mais il semble avoir du mal à digérer son nouveau statut. Au Bayern, il va devoir assumer et surtout retrouver le niveau qui lui a permis d’accéder aux Bleus et de devenir champion du Monde.

Au Bayern Munich, la polyvalence est une force

La deuxième concerne son positionnement. C’est le grand débat avec Benjamin Pavard. Défenseur central ? Arrière latéral ? Sa polyvalence pose question. En réalité, elle pose question car le Français (18 sélections, 1 but) traverse une période difficile. Personne ne s’en est plaint cet été. Oui, il doit progresser. Certes, il est apparu en difficulté au Mondial face à Hazard ou Perisic – pas les plus maladroits – mais il s’est globalement montré au niveau comme face au Pérou ou à l’Uruguay. C’est également valable à son poste de défenseur central en club avec Stuttgart où il a été brillant la saison dernière.

Au Bayern Munich, il va pouvoir occuper ces deux postes. Rafinha (33 ans) va quitter la Bavière cet été et il devrait être imité par Jérôme Boateng (30 ans). Niko Kovac pourrait donc l’associer à Niklas Süle (23 ans) ou Mats Hummels (30 ans) en défense centrale, mais l’entraîneur croate peut également s’en servir comme latéral droit en l’absence de Joshua Kimmich (23 ans). L’Allemand joue en effet aussi comme milieu de terrain (7 matches et 4 passes décisives cette saison à ce poste). Là-encore, Pavard peut tirer son épingle du jeu. Au Bayern Munich, la polyvalence est une force et elle va assurer au Français un temps de jeu conséquent, sans forcément être un titulaire indiscutable dès son arrivée.

S’inspirer de Bixente Lizarazu ou Willy Sagnol

Le défenseur d’1m86 traverse une crise de confiance. Cela se voit. Il n’est pas devenu « bidon » du jour au lendemain, c’est un joueur qui doute dans une équipe en crise à un poste exposé (défense). Rejoindre le Bayern va lui donner un second souffle. Le club au cinq Ligues des Champions devrait davantage mettre ses qualités en valeur, notamment sa relance et sa qualité technique. Benjamin Pavard va se retrouver dans une équipe dominante, avec des partenaires d’expérience. Il sera entouré par un collectif fort, un peu comme en équipe de France.

C’est l’endroit idéal pour progresser. L’environnement du Bayern Munich va être propice à son épanouissement. En Bavière, on laisse le temps aux jeunes joueurs pour qu’ils s’aguerrissent. À condition, évidemment, de montrer du sérieux et du professionnalisme. Ce qu’il montre depuis plus deux saisons après quelques moments difficiles à Lille. L’auteur du plus beau but de la Coupe du Monde 2018 peut s’inspirer de Bixente Lizarazu ou Willy Sagnol, deux défenseurs qui ont marqué l’histoire des Bleus et du Bayern. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.