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Le jour où Mohamed Ali a jeté sa médaille d'or olympique dans une rivière

Mohamed Ali sur le podium des JO 1960 à Rome (Central Press/Getty Images)

Révolté et écœuré par le racisme aux Etats-Unis , le célèbre boxeur Cassius Clay, connu plus tard sous le nom de Mohamed Ali, en a jeté à l'eau sa médaille d'or olympique, décrochée à Rome en 1960.

Les combats de boxe qui se sont déroulés lors des Jeux olympiques de Rome de 1960 resteront gravés dans l’histoire, puisque deux des concurrents sont devenus par la suite des légendes de la boxe professionnelle. L’un d’entre eux n’est autre que Mohamed Ali, peut-être le plus grand boxeur de tous les temps, qui a offert au monde trois moments inoubliables lors des Jeux olympiques.

Si Ali a connu un immense succès dans la boxe professionnelle, il a également remporté la plus haute distinction dans la boxe amateur : la médaille d’or olympique. Les Jeux olympiques ont occupé 36 ans de sa vie et ont réuni tous les exploits et distinctions de sa carrière.

Il n’avait que 18 ans lorsqu’il a participé aux Jeux olympiques de Rome. Il n’avait alors pas encore changé de nom. Ce n’est qu’après sa conversion à l’islam que Cassius Clay a pris le nom de Mohamed Ali. Bien que sa carrière de boxeur n’ait débuté que six ans auparavant, son parcours en boxe a commencé à l’origine parce qu’on lui avait volé son vélo.

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Le prodige survole la compétition

Lorsque Mohamed Ali, alors âgé de 12 ans, a signalé le vol de son vélo à la police, il était tellement en colère qu’il a dit vouloir pendre le voleur, mais l’agent de police l’a persuadé de s’intéresser plutôt à la boxe. Après avoir regardé quelques matchs de boxe à la télévision, il a finalement décidé de s’adonner à ce sport de combat. Cette décision a été déterminante pour lui, car il a non seulement remporté une médaille d’or olympique, mais est également devenu un véritable titan de la boxe.

Bien qu’il n’avait que 18 ans lorsqu’il a participé aux Jeux olympiques, Mohamed Ali a remporté la médaille d’or dans la catégorie des poids mi-lourds (81 kg) avec une facilité déconcertante. Son premier combat olympique contre Yvon Becaus a été interrompu par l’arbitre lorsque le Belge a reçu un coup à la tête, permettant ainsi à Mohamed Ali d’accéder au combat suivant.

Il a disputé son combat suivant contre Gennadiy Shatkov, qui avait dix ans de plus que lui et qui était considéré comme un héros en Union soviétique, sa terre natale, après avoir remporté deux médailles d’or aux championnats d’Europe et la médaille d’or olympique à Melbourne en 1956. Mohamed Ali l’a battu haut la main avec un score de 5 à 0.

Sur sa route vers la médaille d’or, Mohamed Ali a également terrassé le double champion européen et double médaillé de bronze olympique Zbigniew Pietrzykowski, un Polonais, là encore avec un score de 5 à 0. Ce moment olympique inoubliable a permis à l’équipe des États-Unis de remporter une nouvelle médaille d’or.

Un champion victime de discrimination

Ces Jeux olympiques ont permis à Mohamed Ali et à l’Italien Nino Benvenuti d’entrer au Boxing Hall of Fame, mais le récit olympique de Mohamed Ali ne s’est pas arrêté là : le chapitre suivant est tout aussi extraordinaire.

À l’époque, le racisme qui sévissait aux États-Unis atteignait des niveaux extrêmes. Mohamed Ali pensait que le fait de remporter la médaille d’or olympique pour son pays changerait la donne, mais à son retour, il a constaté que rien n’avait vraiment changé. Après qu’un restaurant a refusé de le servir parce qu’il était noir, il était tellement furieux qu’il aurait jeté sa médaille dans une rivière.

Bien qu’il n’existait aucune preuve matérielle pour le démontrer, un ami de Mohamed Ali, le célèbre écrivain et réalisateur Howard Bingham, et son entraîneur, Bundini Brown, avaient tous deux attesté de la véracité de ce fait lorsqu’ils s’étaient adressés aux médias. Plus tard, dans ses écrits, Mohamed Ali a également indiqué qu’il avait jeté sa médaille dans un mouvement de colère, après avoir été victime de discrimination un an après les Jeux olympiques.

L'icône Ali

Peu après la fin des Jeux olympiques de Rome, il a ouvert un nouveau chapitre prestigieux de sa vie en devenant professionnel. Lorsqu’il a pris sa retraite en 1981, Mohamed Ali était devenu une figure puissante à l’échelle internationale, dont l’influence avait depuis longtemps dépassé le cadre du sport pour s’étendre à des domaines comme la politique, la religion, la musique et le divertissement, et les liens qu’il avait tissés avec les Jeux olympiques n’étaient toujours pas rompus.

En 1996, les États-Unis ont organisé pour la quatrième fois les Jeux olympiques d’été, qui ont également marqué le 100e anniversaire des Jeux olympiques modernes. Mohamed Ali, qui souffrait alors gravement de la maladie de Parkinson qu’il a développée environ 15 ans après avoir pris sa retraite, a allumé la flamme olympique lors de la cérémonie d’ouverture.

Alors que ses mains tremblaient continuellement en raison des ravages de sa maladie, le monde entier a pu voir sa détermination impérissable dans son regard, et l’homme qui a allumé la flamme était toujours le dieu de la boxe que tant de gens vénéraient. C’est ainsi que Mohamed Ali a offert au monde entier un second moment olympique inoubliable, et probablement l’un des plus émouvants.

Le troisième moment olympique inoubliable de Mohamed Ali a également eu lieu aux Jeux d’Atlanta de 1996. Pendant la mi-temps d’un match de basket-ball masculin américain, Juan Antonio Samaranch, alors président du Comité international olympique (CIO), a remis à Mohamed Ali une médaille d’or olympique de remplacement spécialement fabriquée en l’honneur de ses accomplissements politiques et culturels, lui permettant ainsi de revivre son rêve olympique.

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