Le onze type des Bleus vu par Alain Boghossian et Vikash Dhorasoo

ÉQUIPE DE FRANCE – Pour se hisser en finale de la Coupe du Monde, Didier Deschamps s’est reposé sur un onze type. Une composition analysée par nos deux consultants, Alain Boghossian (champion du monde 1998) et Vikash Dhorasoo (finaliste de la Coupe du Monde 2006).

Hugo Lloris – (31 ans, gardien, 103 sélections)

Alain Boghossian : efficace, il est très efficace. Il a eu peu de choses à faire, mais il l’a très bien fait. L’efficacité et la sobriété.

Vikash Dhorasoo : pour moi, c’est le meilleur gardien du tournoi. Il fait des arrêts que les autres n’ont pas fait.

Benjamin Pavard – (22 ans, latéral droit, 11 sélections, 1 but)

A.B. : une découverte. Personne ne le connaissait avant le Mondial et il est en train de marquer. Il est extraordinaire dans son rôle.

V.D. : une frappe de bâtard (rires) ! Plus sérieusement, malgré son jeune âge, il est très fiable.

Raphaël Varane – (25 ans, défenseur central, 48 sélections, 3 buts)

A.B. : la classe. Il ressemble à Laurent Blanc. C’est un mélange de vitesse et de sérénité. Il a également une très bonne vision du jeu.

V.D. : il sort de sa crise d’adolescence. Il s’est émancipé de Sergio Ramos. Il prouve qu’il peut défendre tout seul. Qu’il n’a pas besoin de l’Espagnol.

Samuel Umtiti – (24 ans, défenseur central, 24 sélections, 3 buts)

A.B. : sans tomber encore une fois dans la comparaison avec 1998, mais c’est le joueur par excellence qui ressemble à Marcel Desailly. C’est très costaud, présent physiquement. C’est un garçon qui ne lâche rien. Et puis, il nous a qualifié pour la finale.

V.D. : j’ai envie de dire qu’il a mis son but trop tôt. S’il le met en finale, ça devient le Basile Boli de l’équipe de France. Malgré tout, avec ce but en demi-finale, il a changé de dimension.

Lucas Hernandez – (22 ans, latéral gauche, 11 sélections)

A.B. : pareil que Pavard, une découverte, pas connu. La « grinta » à l’Espagnole. Un combattant, vraiment.

V.D. : s’il s’appelait François Pignon, on dirait qu’il a la niaque. Mais vu qu’il est Espagnol, on dit qu’il a la « grinta » (rires). Même s’il n’a pas été très bon face à la Belgique, il est important. Il base son jeu sur son agressivité.

N’Golo Kanté – (27 ans, milieu de terrain, 30 sélections, 1 but)

A.B. : le joyau de cette équipe de France. Le point essentiel, il est tout simplement indispensable aux Bleus.

V.D. : il est venu sauver le foot français (rires). Même s’il ne fera jamais une passe décisive ou il ne marquera pas de but, il se rend indispensable. Il arrive à nous impressionner, à nous épater par son volume, son activité, ses anticipations. Néanmoins, à mon sens, son travail n’a de la valeur que si les autres en font quelque chose. Et non l’inverse.

Paul Pogba – (25 ans, milieu de terrain, 59 sélections, 9 buts)

A.B. : un joueur qui m’a déçu en début de Mondial, puis qui a retrouvé de la confiance. Il est monté en puissance et puis c’est le complément idéal de Kanté.

V.D. : j’adore ce joueur. Il a été capable de se transformer en cours de compétition. Il reste ce joueur fantasque, mais en même temps, il a sorti le bleu de chauffe. C’est assez incroyable. Il a un talent fou, et il se met au service du collectif. À mon sens, c’est lui qui bonifie l’équipe.

Kylian Mbappé – (19 ans, attaquant droit, 21 sélections, 7 buts)

A.B. : la vitesse, la fougue, la jeune, le futur Ballon d’Or. Déjà, à mon sens, un très grand joueur.

V.D. : sa passe à Giroud face à la Belgique, en double contact, elle est complètement dingue… C’est assez impressionnant ce qu’il fait. Lorsqu’il n’est pas dans un rôle de sauveur, il est très juste. Il est intelligent dans son jeu, je ne sais pas ce qu’il cache (rires). C’est quand même incroyable de faire ça à son âge, de jouer comme ça.

Antoine Griezmann – (27 ans, milieu offensif, 60 sélections, 23 buts)

A.B. : c’est le joueur qui peut faire la différence, il a une classe particulière. Sur le plan technique, il a un potentiel énorme. Tout simplement, un garçon qui peut te faire gagner les matches.

V.D. : j’ai le sentiment qu’il est moins bien physiquement, mois explosif, moins fort sur ses appuis. Donc moins capable de faire des différences. Par contre, il a été malin car il s’est mis au service de l’équipe sur le plan défensif. Contre la Belgique, il m’a impressionné dans ses remises. Mine de rien, il est souvent à la base de actions, il est plus dix que neuf.

Blaise Matuidi – (31 ans, milieu gauche, 71 sélections, 9 buts)

A.B. : le guerrier, c’est un garçon est exceptionnel d’abnégation. Il ne rechigne jamais. Peu importe le poste, il répond présent. Un vrai soldat.

V.D. : c’est le coup d’arnaque de Didier Deschamps qui nous fait croire qu’on joue en 4-4-2 alors qu’on joue avec trois milieux défensifs (rires). Il joue partout, sur le côté gauche, dans l’axe. Il défend comme un malade, il est hyper bon, hyper utile. C’est un gars sûr avec beaucoup d’expérience.

Olivier Giroud – (31 ans, buteur, 80 sélections, 31 buts)

A.B. : il ne marque pas, mais il est essentiel à l’équipe. Il se donne à fond, il est exemplaire. Je lui souhaite de marquer un but en finale.

V.D. : il ne marque pas, ça se voit (rires) ! Tant que l’équipe gagne, ce n’est pas problème. Cependant, il a été très utile à l’équipe, par sa présence, son charisme, ses déviations.

Didier Deschamps – (49 ans, 82 matches à la tête des Bleus)

A.B. : un ami, mon capitaine. J’espère pour lui et pour la France qu’il va remporter cette Coupe du Monde. Après son échec en finale de l’Euro 2016, il mérite. Il a la clé pour nous offrir cette deuxième étoile.

V.D. : il est passé tout proche de la correctionnelle, quand même. J’ai l’impression qu’en début de tournoi, il ne savait pas trop où il allait, il a changé plusieurs fois de système. Il a eu un coup de panique, il s’est fermé. Et puis il s’est adapté, il a basé son système sur la défense. Il a choisi de défendre avec du talent. Il a réussi à faire accepter à tout le monde, qu’avec cette philosophie, l’équipe allait gagner.

G.C., à Moscou