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L’édito de Patrick Tambay : "Mais qu’est-ce que nous a fait Grosjean ?"

Comme après chaque course, notre consultant Patrick Tambay nous livre son analyse sur le Grand Prix. Au lendemain de l’épreuve espagnole, l’ancien pilote Ferrari revient sur l’accident de Grosjean, mais également sur la victoire nette et sans bavure de Lewis Hamilton.

(Crédit F1)
(Crédit F1)

J’ai suivi le Grand Prix d’Espagne depuis Monaco. La direction de course m’avait invité à l’occasion du Grand Prix historique. Et quand je vois l’accueil que l’Automobile Club m’a réservé, je tiens à les remercier sincèrement. C’était formidable. Le GP était retransmis dans une salle. Mais je ne vais pas vous mentir. J’étais au dernier rang et j’ai fini par m’assoupir quelque peu. Après l’accrochage du premier tour, il n’y avait plus Grosjean, plus Gasly… Il n’y avait plus vraiment de spectacle.

Ah Grosjean… Mais qu’est-ce qu’il nous a fait ? Quelle tristesse… Le directeur de course de Monaco ne semblait pas croire qu’il avait voulu réaliser un 360° sur la piste afin de se remettre dans le bon sens. A ce sujet, nous n’étions pas d’accord lui et moi. Quand j’ai vu le début de l’action et qu’il tentait de reprendre la piste, je me suis dit qu’il allait se transformer en boule dans un jeu de quilles. Et ça n’a pas loupé ! Avec Hülkenberg et le pauvre Gasly qui n’avait pas besoin de ça. En revanche, cela a profité à Leclerc qui a réussi à passer à travers les gouttes. Il ramène encore un point au final, c’est très bien. Cela contraste vraiment avec les débuts de Romain. Cela doit être perturbant pour lui.

Une victoire bonne pour le moral

Mais revenons au vainqueur du jour. Je pense que Lewis Hamilton ne croyait même pas à une telle victoire avant le week-end. Il y a été. Mais selon moi, il devait se demander s’il n’allait pas lui arriver quelque chose à un moment donné. Au vu de son début de saison, il n’arrivait pas avec une confiance absolue en sa voiture. Et cette domination sans partage lui a certainement fait du bien.

Maintenant, nous verrons à Monaco. Car à Barcelone, je voyais bien la Ferrari l’emporter, et peut-être même à Monaco. Donc nous verrons. Ils vont retrouver une Ferrari un peu plus stable. L’écurie a allongé sa monoplace, comme Mercedes l’avait fait l’an dernier. Donc je reste sur mon premier pari et je mets une pièce sur une victoire des Rouges en Principauté. Je persiste ! Même s’ils vont devoir faire attention à la fiabilité. Avec son nouvel abandon, Räikkönen a de quoi perdre le moral quand même. Le pauvre… Quand on voit comment cela fonctionne sur la voiture, on peut se poser des questions…

Il y a des murmures sur l’arrivée possible de Ricciardo au sein de la Scuderia, comme coéquipier de Vettel. Je vais vous dire, moi, je n’y crois pas. Je ne pense pas que l’Australien quittera Red Bull. Mais il faudra que l’équipe la joue fine pour le garder. Car si elle souhaite avoir une chance de redevenir championne du monde, elle aura besoin de lui. Parce qu’avec Verstappen, un peu chien de fou… Je le vois mal être capable de se discipliner suffisamment pour devenir champion pour le moment. Il a de sacrés progrès à faire. Miser sur Ricciardo est le mieux à faire. Il est plus mûr.

Patrick Tambay