Lemar, souviens-toi l’été dernier

ÉQUIPE DE FRANCE – Il y a un an face aux Pays-Bas, Thomas Lemar signait son meilleur match sous le maillot bleu. Depuis, le gaucher n’a pas vraiment eu l’occasion de montrer sa valeur et a passé la majeure partie du Mondial sur le banc. 374 jours plus tard, le nouveau Colchonero aura-t-il à nouveau sa chance face aux Bataves dimanche soir ?

Lemar il y a un an face aux Pays-Bas (photo AFP).
Lemar il y a un an face aux Pays-Bas (photo AFP).

Éblouissante. Fantastique. Magistrale. Il y a un an, la France affrontait déjà les Pays-Bas et les superlatifs ne manquaient pas pour décrire la prestation prodigieuse de Thomas Lemar au Stade de France. Auteur de ses deux premiers buts en équipe de France -dont une reprise de volée somptueuse-, le gaucher avait illuminé la rencontre de sa classe grâce à sa justesse technique et martyrisé la défense néerlandaise sur chacune de ses prises de balle.

À cette époque, les arrières latéraux s’appelaient Kurzawa et Sidibé. Hernandez et Pavard n’étaient même pas dans le groupe et la France n’arborait qu’une étoile sur son maillot : c’était il y a une éternité. Une année seulement a passé depuis ce coup d’éclat. Mais à l’heure des retrouvailles avec les Orange, le nouveau joueur de l’Atlético de Madrid n’a pas su confirmer et s’imposer comme un titulaire indiscutable avec les Bleus.

Esthétisme ou efficacité : DD a tranché
Étincelant à la fin de l’été dernier, Thomas Lemar a vécu une deuxième partie de saison pénible sous le maillot monégasque avec des stats faméliques pour un joueur de cette dimension. Si Didier Deschamps l’a bien appelé pour le Mondial, il ne l’a quasiment plus utilisé après la défaite contre la Colombie fin mars. En Russie, le coéquipier de Griezmann et Hernandez à l’Atlético s’est contenté de regarder ses coéquipiers (il a joué seulement 90 minutes lors du troisième match de poules contre le Danemark, NDLR).

Pour plus de sécurité et une prise de risque minime, le sélectionneur a préféré installer Blaise Matuidi au poste de milieu gauche. Avec le succès que l’on connaît. À la veille du match face aux Pays-Bas, Deschamps a justifié ce choix en conférence de presse et loué les qualités de Blaisou : “Il a été important offensivement. Vous n’avez qu’à regarder nos matchs du Mondial. Il est souvent à l’avant-dernière passe, il amène beaucoup dans l’équilibre de l’équipe”. Il a ensuite avoué que l’évolution de l’équipe pouvait “passer par un peu plus de créativité mais sans que ça n’aille au détriment de la solidité défensive”. Un message pour Lemar ?

Il est très intelligent, il a tout compris”
Transféré à l’Atlético de Madrid cet été pour 72 millions d’euros, Thomas Lemar évolue désormais sous les ordres de Diego Simeone dans une équipe dont le style actuel n’est pas sans rappeler l’équipe de France. Sous les ordres d’El Cholo, le Français n’aura d’autre choix que de faire encore plus d’efforts défensifs s’il veut jouer. Et pour l’instant, l’ancien Caennais fait l’unanimité en Espagne avec déjà trois titularisations à son actif.

“Il a 22 ans et ce qu’il fait à son âge, c’est costaud. On a besoin d’une bonne dernière passe, c’est un peu notre point faible, il va nous apporter ça”, a lâché Griezmann dans L’Équipe Mag au sujet de Lemar avant de le complimenter davantage: Quand on me demande parmi les joueurs que je côtoie avec qui je préfère jouer, je réponds toujours que c’est Tom. Il est très intelligent, il a tout compris. Il sait ralentir ou accélérer le jeu quand il faut. Il fait tout bien, il va devenir un top joueur.”

Diego Simeone, pas réputé pour avoir le compliment facile, est lui aussi convaincu du potentiel de sa recrue star : “C’est un joueur fantastique. Il va beaucoup nous apporter. C’est un processus difficile pour lui. Il reçoit beaucoup d’informations, il ne maîtrise pas encore la langue. Mais je vois dans ses yeux et dans sa démarche une énorme envie. Je suis sûr et certain qu’il va nous faire beaucoup de bien à partir de maintenant.” Maintenant, c’est dimanche soir ?

Lemar et Griezmann avec l’Atlético (photo AFP).
Lemar et Griezmann avec l’Atlético (photo AFP).