Les heures de Jocelyn Gourvennec, et de son staff, à Bordeaux sont comptées

Au sortir d’une prometteuse sixième place qualifiant Bordeaux pour le tour préliminaire de la Ligue Europa. La saison 2017/18 devait être celle de la confirmation, de la progression voire de l’ambition. Au 17 janvier 2018, les Girondins coulent.

Le mercato estival était pourtant porteur de promesses avec la conservation de Malcom et près de 30 millions d’euros dépensés : un peu plus de 8 millions sur Nicolas De Préville, de 6,5 sur Cafu, de 5 sur Otavio, 4 sur Sabaly, 3,5 sur Lerager et Jovanovic sans oublier Costil, pourtant courtisé par une bonne douzaine de clubs, qui arrive libre.
Différents paramètres expliquent l’échec de ces six premiers mois. Force est de reconnaître que beaucoup d’éléments contraires ont parasité cette première partie de saison dont une vraie malchance et des décisions arbitrales défavorables. C’est presque une constante chez les équipes mal classées. Bordeaux pourrait légitimement compter entre quatre et six points supplémentaires. Pour autant, les décisions et le management du staff ne doivent pas être épargnés, Jocelyn Gourvennec a bénéficié de pouvoirs et d’une largesse de décision très importants. Laisser Toulalan en défense centrale est son choix (c’est d’ailleurs pour cette raison que Paul Baysse n’était pas une option cet été). Laisser le doute s’insinuer autour de Benoît Costil est aussi de sa responsabilité. L’ex-Rennais n’a pas bénéficié du soutien que son statut légitimait. Alors qu’il n’était pas aussi décisif que les supporters, et lui-même, pouvaient l’espérer, il est étonnant que le board bordelais, Ramé en tête, avec tout ce que cela représente en tant que directeur sportif et évidemment ancien gardien emblématique du club, ne soit pas monté au créneau.

Rappeler qu’on ne parlait pas là d’un jeune gardien découvrant la Ligue 1, et sur lequel on pouvait avoir des doutes, mais de l’un des gardiens du groupe France lors du dernier Euro. Aucun doute possible, il reviendrait à son niveau, fin du débat. Benoît Costil a été fragilisé, très vite, bien trop vite. Au point même d’être mis sur le banc. Si ce choix peut être défendu, il a aussi, et peut-être même surtout, fragilisé le groupe bordelais.

En effet, avec un Toulalan en difficulté dans l’axe de la défense et un Costil contesté, Jocelyn Gourvennec avait perdu ses deux joueurs capables d’influer sur la vie du groupe. Quel autre joueur aurait pu recadrer les Sud-Américains ? Quel autre joueur aurait pu expliquer à Malcom que son heure viendrait, que l’image renvoyée n’était pas la bonne, qu’il fallait être patient et surtout rester focus sur ses performances bordelaises ? Bordeaux avait des joueurs de caractère, d’expérience mais ils n’influaient pas sur la vie du groupe.

La communication doit être aussi évoquée

Depuis une défaite sévère au Parc des Princes, les Girondins ont enchaîné sur une série catastrophique. Alors que les mauvais résultats s’enchaînaient, Jocelyn Gourvennec continuait de positiver et de garder confiance dans son équipe. Au soir d’une défaite inquiétante face à Strasbourg, il déclarait que son équipe, celle vue contre Saint-Etienne quelques matches auparavant ne pouvait pas avoir perdu ses qualités… Sainté étant en fait le seul match acceptable des Girondins, leur seule victoire, et face à un adversaire totalement absent et en grande difficulté à ce moment de la saison.

Après l’élimination face à Granville, il refusait de tomber dans l’alarmisme. Une courte victoire à Troyes, dimanche, n’aura pas sauvé son poste.

Jocelyn Gourvennec et son staff n’auront pas performé cette saison. Soit. Reste l’institution, le blason des Girondins. L’organisation même du club des Girondins, son board, ses installations, son fonctionnement doivent être repensés. Les entraineurs passent, se succèdent à Bordeaux, tous stigmatisent les mêmes maux, Michel Preud’homme, que l’on annonce comme successeur possible de Jocelyn Gourvennec, le fera-t-il à son tour ?

Manu Lonjon