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L'Europe dans le rouge, incertitude sur la relance aux USA

L'EUROPE DANS LE ROUGE

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en net repli mercredi face aux hésitations de Wall Street, reflet des incertitudes sur l'issue des discussions en vue d'un nouveau paquet de mesures de relance aux Etats-Unis.

À Paris, le CAC 40 recule en clôture de 1,53% (75,33 points) à 4.853,95 points; à Londres, le FTSE 100 a perdu 1,91% et à Francfort, le Dax a abandonné 1,41%.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 1,46%, le FTSEurofirst 300 1,33% et le Stoxx 600 1,29%, sa troisième baisse consécutive.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait sans tendance claire après un début de séance en dents de scie: le Dow Jones et le Nasdaq Composite étaient pratiquement inchangés tandis que le Standard & Poor's 500 gagnait 0,14%.

Les actions américaines avaient pourtant ouvert en hausse après des déclarations optimistes de Mark Meadows, le secrétaire général de la Maison blanche, quant à la possibilité d'un compromis entre l'administration Trump et les démocrates sur un nouveau paquet de mesures de soutien à l'économie et aux collectivités locales.

Certains investisseurs soulignent toutefois le risque de voir l'intransigeance des sénateurs républicains bloquer un éventuel compromis jusqu'aux élections du 3 novembre.

"Je crois que Mitch McConnell (le chef de file républicain au Sénat) tient les cartes en main", explique ainsi Edward Moya, analyste senior d'OANDA. "Je serais surpris si un accord était conclu."

En Europe, le sentiment de marché reste par ailleurs sensible aux mesures annoncées jour après jour pour tenter de freiner la propagation du coronavirus, qui se traduit par de nouveaux bilans quotidiens records dans plusieurs pays.

La hausse de l'euro et de la livre sterling face au dollar, conséquence du regain de faiblesse de la monnaie américaine, a aussi pesé sur la tendance.

VALEURS

Le repli sectoriel le plus marqué du jour a touché le tourisme et les loisirs, dont l'indice Stoxx a perdu 2,5% mais la plupart des secteurs ont perdu plus de 1% sur la séance.

Le compartiment de la construction (-2,13%) a souffert entre autres de la baisse de 4,1% du suédois Assa Abloy après l'annonce d'une baisse de son chiffre d'affaires trimestriel.

A Paris, parmi les plus fortes baisses du CAC 40, Vinci a cédé 3,18% après un recul de 12% de ses activités sur janvier-septembre et la confirmation d'une baisse "significative" des résultats annuels.

A la hausse, Ericsson a bondi de 9,58%, la meilleure performance du Stoxx 600, après avoir battu le consensus au troisième trimestre, le groupe suédois d'équipements télécoms profitant à la fois du déploiement des réseaux 5G et des déboires du chinois Huawei.

Vivendi a pris 1,57% après la publication d'un chiffre d'affaires supérieur aux attentes et l'annonce de son intention d'introduire en Bourse en 2022 sa "pépite", Universal Music Group.

CHANGES

Les spéculations sur la politique de relance américaine font baisser le dollar, qui a touché en début de journée son plus bas niveau depuis le 4 septembre et abandonnait 0,53% face à un panier de référence à la clôture européenne.

L'euro en a profité pour remonter jusqu'à 1,1880 dollar, son meilleur niveau depuis le 16 septembre.

La livre sterling, elle, bénéficie à la fois de la faiblesse du billet vert et du regain d'espoir d'un compromis entre Londres et Bruxelles sur l'après-Brexit: elle prend plus de 1,5% face au dollar et plus de 1% contre la monnaie unique.

TAUX

Les rendements de référence de la zone euro ont fini en hausse mais sous leurs plus hauts du jour, l'amplification du repli des actions ayant déclenché un mouvement de repli sur les marchés obligataires.

Celui du Bund allemand à dix ans est ainsi revenu à -0,59% après un pic d'une semaine à -0,568%.

Son équivalent américain monte d'un peu plus d'un point de base à 0,8025% après avoir atteint, à 0,836%, son plus haut niveau depuis début juin.

PÉTROLE

Orientés à la baisse depuis l'annonce mardi par l'American Petroleum Institute (API) d'une augmentation inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière, les cours du pétrole ont réduit leurs pertes après la publication des statistiques de l'Energy Information Administration (EIA), qui montrent au contraire une diminution d'un million de barils des réserves, conformément aux attentes.

Le Brent abandonne 2,64% à 42,02 dollars le baril après être tombé à 40,80 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 3,05% à 40,43 dollars.

(Marc Angrand)