Ligue 1: à Auxerre, toute une ville retient son souffle pour le maintien

Ligue 1: à Auxerre, toute une ville retient son souffle pour le maintien

Se rendre à Auxerre, c’est accepter de se replonger dans les heures de gloire du football français. Sur place, impossible de ne pas croiser un maillot bleu et blanc, la croix de Malte ou un "Guy Roux" prononcé sur la terrasse d’un bar sur la place des Cordeliers. Les verres de Chablis et les premières journées ensoleillées n’auront pas raison du stress ambiant. "La Ligue 1, cela amène du monde, de l'animation et de la joie de vivre. On est tous très nostalgique de la période Guy Roux. Redescendre en Ligue 2, cela serait un coup dur pour tout le monde ici", raconte Fanny, employée d’un magasin de prêt à porter.

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Sur les bords du terrain d’entraînement du centre James Zhou aussi, le maintien était au cœur de toutes les discussions jeudi. "C’est hyper stressant. Cela va se jouer entre Auxerre et Nantes avec au bout une redescente qui peut être négative", témoigne Jérémy avec un rire nerveux. Pour décrocher son 34ème billet pour une saison de Ligue 1, la difficile mission de l’AJA commence ce samedi soir à Toulouse (37e journée, 21h). Pour l’occasion, le club bourguignon et son président ont décidé d’offrir le déplacement aux supporters. Trois bus prendront la direction ce samedi matin du Stadium. "Pendant le match, les joueurs le disent: quand le public pousse, cela les aident vraiment. On est la 4ème équipe du championnat qui se déplace le plus", précise Thomas.

"Il y a toujours du monde à l'entraînement. Avant, ils étaient quatre"

Au-delà de ses soutiens indéfectibles, le club fondé en 1905 est devenu vital pour les 40 000 habitants du chef-lieu de l’Yonne. "L'AJA est un peu le poumon de la ville. Des supporters m'interpellent à la sortie du stade ou ailleurs en me disant qu'ils ont passé une bonne semaine parce qu'on a fait un bon résultat. Pour toutes ces personnes, on veut maintenir le club", a détaillé Christophe Pélissier en conférence de presse. L’entraîneur, originaire de la région toulousaine, est conscient du poids qui pèse sur ses épaules mais aussi sur celles de ses joueurs.

"Pendant la Ligue 2, j'habitais au centre-ville et je croisais les commerçants. Il me disait que c'était très important que l'AJA retrouve la Ligue 1. Cela a tout changé. La vie en centre-ville, l'engouement... Il y a aussi toujours du monde à l'entraînement alors qu'avant ils étaient quatre", raconte le capitaine Birama Touré. Avec un match à domicile tous les 15 jours, les arrivées de supporters adverses sont venues rythmer le cœur d’Auxerre. Pour le plus grand bonheur des restaurateurs et des hôtels.

Un apport financier non négligeable pour les commerçants

Les jours de match à Auxerre, tout le monde est sur le pont. Sur les pavés du centre-ville ou sur les quais, les touristes d’un jour se croisent. "On sait que c'est des clients extérieurs parce qu'on le voit dans nos fichiers. C'est avant-tout des fans de football. J'ai aussi des clientes qui suivent leurs maris, pendant qu'eux sont au stade ou au bar", note Fanny derrière son ordinateur. "Cela nous apporte une clientèle touristique hors période scolaire. On a une clientèle parisienne qui vient voir les matchs. On le remarque quand les gens prononcent mal 'Auxerre'", ajoute Nelly, patronne de la Cave du Maréchal.

La Ligue 1, c’est aussi un apport financier non négligeable pour ces commerçants. "C'est très important pour nous. Moi, je suis au pied du stade. Quand ils sont 17.000 juste à côté... C'est 50% de chiffre d'affaires en plus les soirs de match", conclut Dimitri, à la tête de l’Espacio Piscina. Un établissement pourtant saccagé en septembre dernier lors d’un affrontement entre supporters en marge de la rencontre Auxerre-Marseille. Pas de quoi décourager ce bar-restaurant, à l’image de toute une ville, toujours présente derrière l’AJA. Pour le meilleur... et pour le pire.

Article original publié sur RMC Sport