Ligue 1 : les enjeux de la deuxième partie de saison

La phase aller du championnat est terminée, et comme prévu, c’est le PSG qui mène la danse. Ce qui l’était en revanche moins, c’est la résistance des Lyonnais et des Marseillais à l’ogre parisien, tout comme la surprise lorientaise ou les difficultés des Lillois et des champions en titre montpelliérains. De quoi sera faite la deuxième partie de cette saison 2012/2013 ? Voici les 5 questions qu’il faut se poser avant la reprise.

Le PSG peut-il craquer ?

Oui – Encore engagé en Ligue des Champions, le club de la capitale perdra sans doute des plumes lors des joutes européennes de 2013. S’il dispose d’un effectif de grande qualité, on sent que l’équilibre est encore fragile et peut se rompre au moindre petit problème. La mauvaise série du mois de novembre est là pour prouver que ce PSG n’a pas une marge sur la concurrence aussi importante que beaucoup veulent le croire. Et puis l’an passé, l’armada francilienne avait beau avoir réalisé deux très belles parties de saison, presque identiques sur le plan comptable (40 points sur les matchs allers, 39 sur les matchs retours), ça n’avait pas empêché Montpellier d’être titré grâce à un sprint final de folie (45 points sur la phase retour).

Non – Avec ses moyens illimités, Paris peut se permettre de jouer sur plusieurs tableaux en renforçant encore son effectif lors du mercato hivernal. La pépite brésilienne Lucas Moura ne devrait ainsi pas être le seul à débarquer dans la capitale en janvier, d’autant que des départs devraient également intervenir (Nene, Hoarau…) et encourager les dirigeants à investir quelques millions d’euros. Surtout, les derniers matchs de la phase ont été si faciles pour le PSG, avec 4 victoires lors des 4 derniers matchs (12 buts inscrits, 0 encaissé), qu’on l’imagine mal retomber dans ses travers. Avec deux joueurs de classe mondiale comme Ibrahimovic et Thiago Silva, l’équipe possède en outre des éléments ultra-décisifs dans les deux zones de vérité.

Lyon et Marseille peuvent-ils tenir le rythme ?

Oui – Seulement devancés à la différence de buts par le PSG, Lyonnais et Marseillais présentent des motifs d’espoir pour la suite, mais pour des raisons différentes. Du côté de l’OL, c’est le beau jeu développé depuis le début de saison qui a séduit tous les observateurs. Deuxième meilleure attaque de Ligue 1 derrière le PSG, Lyon présente sans doute le collectif le plus huilé du championnat. Savant mélange de jeunesse (Lacazette, Umtiti, Grenier…) et de joueurs d’expérience (Gomis, Lisandro, Malbranque…), l’équipe de Rémi Garde semble bien lancée vers les sommets. Du côté de l’OM, c’est une certaine force de caractère qui ressort aux yeux des observateurs. Très inconstants, les hommes d’Elie Baup n’ont néanmoins jamais enchaîné deux revers de suite, réussissant toujours à réagir après une contre-performance. Même privée de Gignac pendant de longues semaines et avec un effectif réduit, l’équipe a quand même réussi à tenir le rythme, preuve de ressources morales impressionnantes. Et puis l’OM est d’ores et déjà éliminé de la Coupe de la Ligue de la Ligue Europa, élément non négligeable face à ses adversaires.

Non – A Lyon, la Ligue Europa devrait coûter de l’énergie puisqu’après une première phase aisée, les Gones défieront Tottenham et Hugo Lloris en février. Qui plus est, le club va devoir vendre un ou deux éléments au salaire élevé pendant le mercato. Si celui-ci s’avérait être Bafetimbi Gomis, le club perdrait un de ses principaux atouts offensifs. Pas la meilleure façon de rester dans la roue d’un PSG qui n’aura pas à faire face à ce genre de soucis. Pour Marseille, c’est le manque de profondeur de banc qui inquiète. Si Gignac a pu être remplacé efficacement par Jordan Ayew, pas sûr qu’un Valbuena sera si facilement suppléé. Et puis, l’OM perdra Charles Kaboré et surtout André Ayew pendant la CAN…

Lorient va-t-il s’écrouler ?

Oui – L’an dernier, Lorient avait vécu une deuxième partie de saison en enfer puisque l’équipe dirigée par Christian Gourcuff avait terminé la phase retour à la dernière place avec seulement 15 unités au compteur. Neuvièmes à l’issue des matchs allers, les Merlus s’étaient complètement écroulés après la reprise et un scénario identique pourrait ainsi se reproduire s’ils se présentent avec le même état d’esprit cette année. Cinquième à l’issue de la première partie de saison, les Bretons sont capables du meilleur (4 victoires et 1 nul lors des 5 derniers matchs) comme du pire (1 victoire, 4 défaites et 4 nuls entre la 6e et la 14e journée). Ce qui ne les met donc pas à l’abri d’une nouvelle série négative, surtout avec la plus mauvaise défense des 10 premiers au classement (29 buts encaissés).

Non – Belle surprise de la première partie de saison, Lorient est sans aucun doute, avec Lyon, l’équipe la plus agréable à voir jouer de ce championnat. Troisième meilleure attaque de Ligue 1 avec 32 buts marqués, les Merlus possèdent des éléments offensifs de très grande qualité (Monnet-Paquet, Corgnet, Aliadière, Traoré) capables de mettre en difficulté n’importe quelle arrière-garde. Et puis le retour prochain de Bruno Ecuele Manga, blessé lors de la première journée, va clairement faire énormément de bien à une défense encore trop poreuse à ce niveau.

Lille et Montpellier peuvent-ils revenir dans la course ?

Oui – Les deux derniers champions de France en titre ont du mal cette saison, puisque Lillois et Montpelliérains occupent respectivement la huitième et la onzième place au classement. Pointés à 9 et 12 points des trois leaders, ils ne sont pourtant pas si éloignés de la quatrième place, distante de seulement 3 et 6 points. L’an passé, Lille avait pris 38 points lors de la phase retour alors que Montpellier avait fait encore mieux, avec 45 unités. Un tel scénario n’est pas impossible à imaginer tant les deux formations présentent de la qualité sur le papier. Invaincus depuis 5 matchs, les Lillois restent sur une très convaincante victoire sur les Héraultais (4-1), peut-être annonciatrice d’un retour au tout premier plan. Quant au MHSC, avant l’accident lillois, il restait sur trois victoires consécutives et peut compter sur un duo Belhanda – Cabella de très grande qualité pour dynamiser son jeu. De surcroit, les deux formations ne sont plus engagées sur le plan continental.

Non – Chez les Dogues, le départ d’Eden Hazard, principal artisan des bonnes performances de l’an passé, ne semble toujours pas digéré. Surtout, un Salomon Kalou fantomatique et un Dimitri Payet trop inconstant peinent à faire oublier le crack belge. Beaucoup trop irréguliers, les Nordistes peinent surtout offensivement (24 buts marqués, 11e attaque de L1) pour espérer revenir dans la course à la C1. Du côté de Montpellier, c’est surtout derrière que ça coince. L’équipe de René Girard a déjà encaissé 24 buts cette saison, alors qu’elle n’en avait pris que 34 sur l’ensemble de l’exercice précédent. L’apport des recrues du mercato estival (Congré, Mounier, Herrera) peine à se sentir et on imagine très mal le club cher à Louis Nicollin recoller au peloton de tête d’un coup de baguette magique.

Nancy peut-il se sauver ?

Oui – L’année dernière, l’ASNL avait déjà connu une première partie de saison des plus compliquées puisque les Lorrains n’y avaient pris que 18 points. Ce qui ne les avait pas empêchés de prendre la onzième place finale grâce à une phase retour bien plus prolifique (27 points). Alors pourquoi ne pas imaginer une nouvelle deuxième partie de saison de feu pour les hommes de Jean Fernandez, aidés par le retour de Ouaddou, un élément rompu aux joutes pour le maintien.

Non – Avec 11 points au compteur et une seule victoire (8 nuls, 10 défaites), comment imaginer que les Nancéiens pourront renverser la tendance. Dans l’histoire de la Ligue 1, aucune équipe avec un si faible total à la trêve n’a d’ailleurs réussi l’exploit de se maintenir en fin de saison. Et puis, psychologiquement, les joueurs n’y semblent plus, eux qui ont ouvert la marque à de nombreuses reprises pour finalement concéder le match nul (5 matchs nuls 1-1 dans ces conditions). Sans une victoire rapide à la reprise, les espoirs de Nancy seront d’ores et déjà à enterrer… si ça n’est déjà le cas.