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Ligue 1 et Ligue 2 : Violences de supporters, Messi sifflé… Une fin de saison à oublier

Les supporters marseillais dans la tribune visiteurs du stade François Coty, à Ajaacio, le 3 juin 2023.
Les supporters marseillais dans la tribune visiteurs du stade François Coty, à Ajaacio, le 3 juin 2023.

FOOTBALL - Traditionnellement, la dernière journée de championnat est riche en buts, suspense et émotions. Cette saison 2023, celle-ci a malheureusement aussi débordé sur le terrain extra-sportif avec des violences dans plusieurs stades, en Ligue 1 comme en Ligue 2.

Tout a commencé vendredi 2 juin lors de la rencontre Bordeaux-Rodez en Ligue 2. Après l’ouverture du score des Ruthénois à la 22e minute, un supporter bordelais s’est introduit sur la pelouse et a bousculé le buteur Lucas Buades, qui s’est effondré au sol, « commotionné » selon l’arbitre de la rencontre.

Ce dernier a ensuite interrompu définitivement le match après ce fait rarissime. Le supporteur bordelais doit être jugé en correctionnelle en novembre, et risque jusqu’à un an de prison et 15 000 euros d’amende.

Décision le 12 juin

Ce score de 1-0 pour Rodez serait de nature à avoir plusieurs conséquences sur le classement de la Ligue 2 : la promotion en L1 de Metz, 2e, au détriment de Bordeaux, 3e ; et la relégation d’Annecy, 17e, doublé par Rodez, 16e.

Mais avec l’agression de Lucas Buades, l’épilogue de la saison de Ligue 2 passera par la commission de discipline. Réunie en urgence ce lundi 5 juin dans les bureaux de la Ligue de football professionnel (LFP) pour déterminer le sort de ce match chaotique qui empêche d’entériner le classement final, elle ne donnera finalement sa décision que le 12 juin, « au regard de la gravité des faits ».

Personne ne sait donc pour le moment qui de Metz ou de Bordeaux accompagnera Le Havre à l’étage supérieur la saison prochaine, ni qui descend en National 1 entre Rodez et Annecy. Plusieurs scénarios sont possibles : faut-il infliger une défaite sur tapis vert aux Girondins ? Le club doit-il écoper d’un retrait de points pour ne pas avoir empêché l’agression ? La partie doit-elle être rejouée, par exemple à huis clos ?

D’autant plus que depuis vendredi, tout s’est aussi envenimé en coulisses. Le FC Annecy, hautement concerné par le score final de ce Bordeaux-Rodez, a notamment accusé le club ruthénois de « tricherie élaborée ». Celui-ci a répliqué en dénonçant des propos inadmissibles, n’excluant pas des poursuites judiciaires.

L’émotion après l’agression de Kenzo, 8 ans

L’autre gros point noir de cette fin de saison a été la rencontre AC Ajaccio-OM samedi 3 juin en Ligue 1. La veille, des supporters des deux camps s’étaient affrontés en plein centre-ville d’Ajaccio. Ce n’était que le préambule des nombreux événements violents du lendemain, avant, pendant et après la rencontre.

En début de soirée, les 500 à 600 supporters marseillais sont ainsi arrivés en cortège au stade François Coty sous une pluie de projectiles. Des cris de singe et des chants à caractère raciste ont ensuite été entendus, lancés par des supporters locaux, à destination du parcage marseillais. À l’intérieur de celui-ci, certains ultras de l’OM ont tenté de le désosser, tandis que les services d’ordre des camps ont dû effectuer des interventions musclées pour stopper des tentatives d’intrusion sur la pelouse.

En parallèle, s’est jouée une autre scène, particulièrement médiatisée et scandaleuse. Kenzo, un enfant de huit ans atteint d’un cancer au cerveau invité pour réaliser son « rêve » de rencontrer des joueurs de l’OM, a été pris pour cible avec ses parents, qui portaient des maillots de l’OM. Selon la mère, une quinzaine de jeunes hommes sont montés vers leur loge. Son fils a été bousculé et son mari a reçu deux coups de poing dans la tête. Ce dernier a aussi dû remettre son maillot aux agresseurs, qui l’ont brûlé devant la famille. Celle-ci a porté plainte.

Le club corse a dénoncé des « actes inqualifiables » et promis lui aussi de porter plainte « dès que les individus auront été identifiés ». D’après le témoignage du père de Kenzo, « trois à quatre personnes » sont impliquées dans ces violences, « dont une plus particulièrement », a déclaré le procureur d’Ajaccio, Nicolas Septe, à BFMTV ce lundi 5 juin. La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra va, elle, « essayer d’échanger » dans la journée avec Kenzo.

Après la rencontre, une bande de supporters marseillais s’est aussi attaquée à des locaux au niveau d’une station-service, non loin du stade François Coty, envoyant des projectiles et menaçant les personnes présentes avec des barres de fer, rapporte L’Équipe. Un journaliste de France 3 Corse Via Stella a été pris à partie et sa caméra détruite. La justice a ouvert une enquête pour « violences aggravées et vol aggravé », tandis que le journaliste a été brièvement hospitalisé, et la chaîne a annoncé le dépôt d’une plainte.

Ces deux derniers jours sont « un condensé de tout ce qu’il ne faudrait jamais voir autour d’un terrain de football », a résumé Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse.

Lionel Messi sifflé

Enfin, sur le terrain et dans un contexte moins grave, il est à noter que Lionel Messi a encore été sifflé samedi soir au Parc des Princes, comme cela avait déjà été le cas après les campagnes ratées de Ligue des champions au printemps 2022 et 2023.

Pour son dernier match sous le maillot parisien, l’Argentin a été hué par une partie du public avant la rencontre et lors de la remise du trophée de champion de Ligue 1 et à l’annonce de son titre de meilleur passeur du championnat (16 passes décisives). Christophe Galtier et le staff accueillis avaient aussi reçu leur bordée de sifflets lors des célébrations finales, vite recouverte par la musique.

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