Ligue des champions: pourquoi Manchester City n'a jamais semblé si proche du sacre tant attendu

· Guardiola tient sa formule

Ce qui lui a été souvent reproché ne devrait pas arriver: Pep Guardiola va probablement s'en tenir pour la finale à ce qui a fait la réussite du club depuis cet hiver. Lors des précédentes campagnes européennes, il avait été souvent reproché à l'entraîneur catalan de procéder à des changements de joueur, de rôle ou de système dans les moments clés, sans que ce ne soit toujours payant. Il lui avait aussi été reproché de s'entêter, après le départ de Sergio Agüero, de jouer sans véritable buteur, préférant notamment aligner Kevin De Bruyne ou Bernardo Silva en pointe de son trio offensif, comme lors de la finale perdue de 2021 contre Chelsea. Ce sujet n'existe plus aujourd'hui grâce à Erling Haaland. Finalement, il ne devrait y avoir qu'une seule curiosité tactique sur le terrain, mais elle a fait ses preuves depuis plusieurs mois et notamment contre le Bayern Munich et le Real Madrid: celle d'aligner le défenseur central John Stones au milieu de terrain.

· Manchester City en mode rouleau-compresseur

Depuis le 1-0 concédé à Tottenham le 5 février, Manchester City n'a perdu qu'un seul match: celui sans aucun enjeu de la dernière journée de championnat contre Brentford. Toutes compétitions confondues, le bilan des 27 derniers matchs est de 21 victoires, 5 nuls, 1 défaite. Ce rythme particulièrement soutenu, avec notamment une série de dix succès de suite, a permis de récupérer le titre en FA Cup et de combler un retard de cinq points sur Arsenal pour finalement chiper le titre. Sur l'ensemble de la saison, aucune équipe des principaux championnats européens n'est aussi performante que Manchester City, qui compte 72% de victoires en 60 matchs disputés. À titre de comparaison, l'Inter affiche 63%.

Cette forme a des airs d'aboutissement du projet de jeu de Pep Guardiola qu'il construit au fil des années. Car lorsqu'il lui est demandé ce qui a changé dernièrement, l'intéressé répond: "Fondamentalement, rien. (...) Je ne me souviens pas d'un match où je n'ai pas dit à mes joueurs de ne pas presser quand l'adversaire à le ballon, et je ne me souviens pas d'un jour où on n'a pas essayer de construire nos actions du mieux possible. Les fondamentaux ont toujours été rigoureusement les mêmes du premier jour à aujourd'hui".

· Haaland oui, mais pas seulement

Avec ses 52 buts en 52 matchs, Erling Haaland a la capacité de faire basculer la finale à tout moment. Il est le numéro 9 qui manquait à Pep Guardiola depuis un certain temps. Mais ce qui impressionne tout particulièrement, c'est que l'équipe peut semble-t-il se permettre de ne pas avoir un Norvégien au top de sa forme dans un match. Il est d'ailleurs resté muet lors des deux demi-finales contre le Real Madrid, laissant soin à Kevin De Bruyne (10 buts cette saison) et Bernardo Silva (7 buts) d'être à la finition. Puis au cours du dernier mois, Manchester City s'est trouvé une arme supplémentaire: Ilkay Gündogan. Les six dernières apparitions de l'expérimenté milieu allemand ont donné lieu à six buts... en trois doublés, dont un en finale de FA Cup contre Manchester United. Sans oublier que les atouts offensifs, Riyad Mahrez, Julian Alvarez et Phil Foden, cumulent 47 buts à eux trois (15+17+15).

· L'Inter impressionne moins

Pour rallier Istanbul, Manchester City a dû se débarrasser du Bayern Munich et du Real Madrid après avoir collé un cinglant 7-0 au RB Leipzig. Un parcours sans commune mesure avec celui de l'Inter, qui n'a battu le FC Porto que d'un but et qui a ensuite eu affaire au Benfica et à un AC Milan décevant et amoindri. En championnat, la saison intériste est bonne (3e) sans être spectaculaire (12 défaites). Les chiffres d'attaque/défense par match sont aussi bien plus favorables à la formation anglaise: 2,50 buts marqués et 0,77 encaissé contre 1,79 marqué et 0,98 encaissé du côté italien. Ce qui rappelle que six joueurs de City sont à plus de dix buts cette saison, alors qu'ils sont trois à l'Inter (28 pour Lautaro Martinez, 14 pour Edin Dzeko et Romelu Lukaku).

Article original publié sur RMC Sport