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L'image d'un cerf épuisé et réfugié en ville relance le débat sur la chasse à courre

Un cerf épuisé à Compiègne - Capture BFMTV
Un cerf épuisé à Compiègne - Capture BFMTV

Ce samedi, l'image d'un cerf à bout de forces après avoir été traqué par une meute de chiens lors d'une chasse à courre et repoussé à proximité du chantier d'un lotissement à Compiègne, dans l'Oise, a fortement choqué sur les réseaux sociaux, relançant le débat sur l'interdiction ou non de cette pratique.

"Barbarie sans nom"

"C'est vraiment un exemple de ce que fait la chasse à courre", a immédiatement dénoncé Stanislas Broniszewski, le porte-parole du groupe Abolissons la vénerie aujourd'hui (AVA), cité par franceinfo. "Regardez! Il y a un cerf avec la langue pendante à 10 mètres de nous. On ne sait pas s'il va faire un arrêt cardiaque. Cela n'a pas de sens au XXIème siècle d'assister à des scènes pareilles".

"La chasse à courre est une barbarie sans nom, c'est une corrida dans les forêts", a réagi ce lundi sur BFMTV Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot, appelant à interdire cette pratique.

La question fait partie des sujets qui seraient abordés lors du référendum des animaux, projet lancé par le journaliste Hugo Clément et soutenu par plusieurs associations de défense des animaux dont la Fondation Brigitte Bardot.

"On reprend la règle naturelle des prédateurs"

"Nous allons mener une enquête dès aujourd'hui pour savoir exactement ce qu'il s'est passé", a par ailleurs annoncé sur BFMTV Pierre de Roualle, président de la Société de Vènerie. "Nous devons comprendre pourquoi les chiens n'ont pas été arrêtés plus tôt et pourquoi la chasse se tenait si près de la ville." "Mais la réglementation a été respectée", assure-t-il.

Depuis mars 2019, un décret interdit l'abattage d'un animal se trouvant dans une zone habitée ou commerciale. Samedi, les chasseurs ont en effet, conformément à la réglementation lors de ce genre d'incidents, gracié l'animal.

"On prélève 4000 animaux par an", rappelle le président de la société de Vènerie. "Dans de nombreux cas, c'est l'animal qui gagne contre la meute. La chasse à courre n'est pas une tuerie organisée, on reprend uniquement la règle naturelle des prédateurs qui chassent des proies", défend-il.

Cet événement intervient seulement quelques jours après l'ouverture de la saison de chasse à courre cette année. Il y a quelques jours, la préfecture de l'Oise a pris un arrêté pour restreindre l'accès au public de la forêt de Compiègne certains jours de chasse. La décision est vivement critiquée par les militants de l'AVA, qui dénoncent une privatisation de la forêt au profit des veneurs.

Article original publié sur BFMTV.com