À Lorient, des vélos triporteurs pour aider gratuitement les personnes âgées

MOBILITÉ - “Mais c’est grave bien!” À Lorient, aux alentours de 16h, Élise Henry n’est pas passée inaperçue auprès de plusieurs lycéens. Il faut dire qu’on la voit arriver de loin dans les rues: son vélo électrique est agrémenté d’une grosse caisse où des passagers peuvent venir s’asseoir. Deux personnes ont la possibilité de monter à bord de son triporteur. En ce mois d’avril, entre la gare et l’université, de nombreux yeux surpris se sont posés sur elle et sa passagère.

Chargée de mission au sein de l’association Syklett, Élise Henry porte ce projet de mobilité au sein des villes de Lorient et de Lanester. Depuis le mois de septembre 2021, l’organisme propose aux personnes de plus de 60 ans de les emmener d’un point A à un point B gratuitement à bord d’un vélo triporteur, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus.

L’association en compte six: trois pour deux personnes, un dont le siège est convertible en banquette assise ou fauteuil roulant et un dernier pour les fauteuils roulants électriques. “Beaucoup de personnes attendent qu’un de leur proche soit disponible pour aller à un rendez-vous médical ou ailleurs. C’est très compliqué, ils sont isolés chez eux. Ce service leur redonne de la mobilité et ça leur permet d’être autonomes”, précise Élise Henry au HuffPost LIFE.

Le concept a aussi servi pour les élections présidentielles d’avril 2022: pour le premier et le second tour, Syklett prévoit d’emmener les personnes âgées voter.

58 bénéficiaires de ce service à Lorient

Le collectif Syklett a pour but de rendre le vélo accessible à tout le monde, c’est donc tout naturellement que ce dispositif a été monté sur un engin de ce type. À ce jour, le dispositif compte 58 bénéficiaires et 140 allers-retours ont déjà été réalisés. Se rendre à un rendez-vous médical, chez un proche ou aller voir la dernière exposition font partie des principales demandes des bénéficiaires.

Chantal, 79 ans, a par exemple déjà fait appel cinq fois à Syklett. ”Ça m’a ouvert à d’autres déplacements que je ne pouvais plus faire. Le handicap d’être en déambulateur, d’avoir une canne, ça n’est pas toujours évident”, indique au HuffPost LIFE, la septuagénaire avec son grand sourire. “C’est un concept très intelligent. Bravo à celui qui l’a mis en place”, poursuit-elle. Ce jour-là, Élise Henry lui a permis d’aller dans un magasin de café. Sur le chemin, Chantal lui a parlé du beau temps, d’un livre qu’elle a écrit pour ses petits-enfants ou encore de ce goûter qu’elle tenait à lui offrir.

À la recherche d’un financement...

De retour à l’espace Syklett, c’est Claude, un octogénaire qui attendait la chargée de projet. Assis sur son fauteuil comme tous les jours, il lui assène quelques blagues avant de reprendre son sérieux. “Pour les petits vieux comme moi, faire un tour par-ci, faire un tour par-là, c’est très bien. C’est même magnifique”, précise-t-il.

Si ces deux adeptes du concept en sont plus que satisfaits, ils militent actuellement pour le faire perdurer. Depuis la fin du mois de mars, Syklett n’a plus de financement pour le faire fonctionner. “Pour la suite, on cherche un autre financement pour pérenniser le service parce que ça marche super bien. Par contre, on aimerait un financement qui englobe toutes les personnes à mobilité réduite, pas seulement les plus de 60 ans. On aimerait que ça soit sans critère d’âge”, confie Élise Henry. L’objectif est d’arriver à accorder le triporteur au réseau du bus local, et faire payer le trajet 1,50 euro.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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